Alors que treize villes ont été mises en quarantaine en Chine, soit 40 millions de personnes confinées, pour une épidémie de Coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu, ce jeudi 23 janvier, “l’urgence en Chine”. L’organisation a néanmoins indiqué qu’il était trop tôt pour parler d’urgence de santé publique de portée internationale. Quels sont les critères de cette urgence ?
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Selon un dernier bilan des autorités chinoises, l’épidémie de coronavirus aurait fait 26 morts et contaminé plus de 800 personnes dans le pays. Plus d’un millier de cas suspects sont en cours d’examen. Mais les mesures prises par Pékin sont à la taille du pays. La capitale a décrété l’annulation des festivités du Nouvel an, qui drainent habituellement des centaines de milliers de badauds, la Cité interdite a été fermée ainsi que le parc d’attractions de Disneyland à Shanghai. Si des cas de contamination ont été annoncés en Thaïlande (quatre cas), à Singapour (trois), au Vietnam (deux), au Japon (deux), en Corée du Sud (deux), à Taiwan (un) et aux États-Unis (un), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué ce jeudi 23 janvier qu’il était “trop tôt” pour parler “d’urgence de santé publique de portée internationale”, même si l’urgence en Chine est reconnue.
Grave, soudaine et inattendue
Selon la définition de l’OMS, une urgence de santé publique de portée internationale correspond à “un événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison du risque de propagation internationale de maladies et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée”. Pour qu’une épidémie entraîne une “urgence de santé publique de portée internationale”, elle doit être “grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue”. Pour prendre cette décision, l’organisation s’appuie sur un comité d’experts internationaux spécialisés dans la lutte contre les maladies, la virologie, la mise au point de vaccins ou l’épidémiologie des maladies infectieuses.
Cette qualification “d’urgence de santé publique internationale” a été introduite en 2003, après le cas du Sras (2002-2003) qui avait fait 774 morts dans le monde sur 8.096 cas. Depuis, elle a été décrété en 2009, lors de la pandémie de grippe H1N1, en 2014 avec la fièvre Ebola, (et de nouveau en 2019 pour cette même fièvre en République démocratique du Congo), également en 2014 pour la poliomyélite en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique centrale (alerte toujours en cours ) ; et enfin en 2016, pour le virus Zika. Pour le moment, l’OMS ayant réuni ses experts ce jeudi 23 janvier, n’a pas lancée cette procédure pour le coronavirus.
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