Cet officier de marine rationaliste, passé de la libre pensée à la foi catholique, aimait la mer, la prière et les missionnaires.
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Agnès Brot vient de publier aux éditions Saint-Léger une biographie qui se lit comme un roman. Il s’agit de la vie d’Augustin Marceau, officier de marine sous la Restauration, polytechnicien, pionnier de la marine à vapeur, saint-simonien devenu catholique fervent, compagnon des missionnaires d’Océanie, porté par le rêve de créer une marine religieuse, et pour finir même, membre du Tiers-Ordre de Marie.
Le métier des armes et la libre pensée
Marceau était né en 1806 ; il mourut en 1851, âgé de 44 ans. Sa vie courte, fulgurante, nous enseigne à la fois sur le formidable élan missionnaire qui anima la France de sa génération et sur notre propre vocation de chrétiens d’aujourd’hui.
La conversion de Marceau ne fut pas une révélation brutale, comme celle de son contemporain Alphonse Ratisbonne, mais le fruit d’une lente maturation, comme celle de son cadet Ernest Psichari, avec qui il partage de nombreux points communs. Ils furent tous deux de trop bons élèves écrasés par une trop illustre généalogie. Ce fut leur tourment. Auguste Marceau était neveu d’un mécréant glorieux, le général Marceau, comme Psichari était petit fils d’Ernest Renan. Tous deux, le neveu et le petit-fils, croyaient au métier des armes et à la libre pensée. Et ils ont tous deux, au bout d’une quête à la fois intellectuelle et spirituelle, buté sur le mystère de Dieu.
Sur le pont, il pense à Dieu
En lisant Agnès Brot, on imagine Marceau promenant sa carcasse à la Corto Maltese sur le pont d’un bâtiment de la Royale, s’accoudant au bastingage. Ses hommes croient qu’il pense aux machines à vapeur : il pense à Dieu. Converti, Marceau reste marin : il met son savoir au service des missionnaires qui sillonnent l’océan pacifique. Il laboure la mer. Il fonde sa vie, lui le rationaliste, sur la prière. Et sa prière porte du fruit. Un exemple à lire pour l’évangélisation d’aujourd’hui, dans une France redevenue sauvage.
Auguste Marceau, le missionnaire des missionnaires, postface de Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Guadeloupe, Saint-Léger éditions, octobre 2019, 16 euros.