Le Saint-Siège a réagi à l’annonce de la sortie du livre « Des profondeurs de nos cœurs » cosigné par Benoît XVI et le cardinal Sarah, qui sera publié le 15 janvier. Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège rappelle notamment les propos du pape François concernant le célibat sacerdotal en janvier 2019 : « Je préfère donner ma vie que de changer la loi sur le célibat ».
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Alors que la sortie ce 15 janvier du livre Des profondeurs de nos cœurs, un ouvrage cosigné par le pape émérite Benoît XVI (2005-2013) et par le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, dédié au sacerdoce est vivement attendue, le Saint-Siège, par la voix de Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse, a réagi. Il rappelle notamment les propos du pape François concernant le célibat sacerdotal en janvier 2019 : “Je préfère donner ma vie que de changer la loi sur le célibat”.
À 92 ans, le prédécesseur du pape François vient de rompre le silence qu’il s’était imposé pour réaffirmer l’importance du célibat des prêtres. Avec l’actuel préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, celui qui s’est retiré depuis bientôt sept ans dans un monastère du Vatican livre un plaidoyer inédit depuis sa renonciation en 2013 sur sa vision du sacerdoce catholique.
Sur ce thème, la position du pape François est « connue », explique Matteo Bruni dans un communiqué publié ce 13 janvier, au lendemain de l’annonce inattendue de la parution prochaine de cet ouvrage. En effet, au cours d’un échange avec les journalistes lors du vol retour du Panama, le 28 janvier 2019, le souverain pontife avait confié : « Je préfère donner ma vie plutôt que de changer la loi sur le célibat ».
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« Personnellement, avait aussitôt ajouté le successeur du pape Benoît XVI, je pense que le célibat est un don pour l’Église. Je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel ». Il avait ensuite évoqué cette possibilité « pour des endroits très éloignés » : « Je pense aux îles du Pacifique. Mais c’est une chose à penser quand il y a une nécessité pastorale. Là, le pasteur doit penser aux fidèles ».
Au regard de la manière dont ce sujet s’intègre dans les travaux plus généraux du récent synode sur la région panamazonienne d’octobre 2019 et de son « évangélisation », rapporte encore le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le pontife argentin avait déclaré lors de la dernière session : « Je suis très heureux que nous ne soyons pas tombés prisonniers de ces groupes sélectifs qui voulaient seulement voir du synode ce qui a été décidé sur tel ou tel autre point intra-ecclésiastique ». Ceux-là, avait-il ajouté, « nient le corps du synode qui sont les diagnostics que nous avons posés dans les quatre dimensions » de l’assemblée synodale : l’inculturation, la dimension écologique, la dimension sociale et enfin la dimension pastorale.
Le célibat sacerdotal n’est pas un « dogme »
Le pape François s’est exprimé à ce sujet à plusieurs reprises pour réaffirmer son attachement au célibat sacerdotal, insiste de son côté Andrea Tornielli, directeur éditorial du dicastère pour la communication, dans un éditorial publié sur Vatican News le 13 janvier également.
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Alors qu’il n’était pas encore à la tête de l’Église catholique, le cardinal argentin avait par exemple expliqué être en faveur du maintien du célibat « avec tous les avantages et les inconvénients que cela comporte ». Pour lui, « ce sont dix siècles d’expériences positives plus que d’erreurs. La Tradition a un poids et une validité », avait-il souligné dans la conversation du livre avec le rabbin Abraham Skorka en 2010.
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« Le célibat sacerdotal n’est pas et n’a jamais été un dogme », rappelle toutefois le journaliste italien. Il s’agit d’une « discipline ecclésiastique » de l’Église latine qui représente selon tous les derniers pontifes un « don précieux ». L’Église catholique de rite oriental prévoit par exemple la possibilité d’ordonner des hommes mariés prêtres. En outre, des exceptions ont également été admises pour l’Église latine, « précisément par Benoît XVI », ajoute Andrea Tornielli, notamment concernant les prêtres de l’anglicanisme.
En outre, souligne ce dernier, lors de son discours de clôture du synode, le pape François n’a pas du tout mentionné le sujet de l’ordination des hommes mariés, pourtant l’un des sujets les plus discuté par les membres de l’assemblée synodale. Le souverain pontife a notamment préféré aborder la « créativité dans les nouveaux ministères » ainsi que le rôle de la femme.