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Derrière le coup marketing des jus Innocent, la belle histoire des petits bonnets

Petits bonnets
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Domitille Farret d'Astiès - publié le 11/01/20
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Les Petits Frères des Pauvres et une marque de smoothies lanceront le 15 janvier prochain la quatorzième édition de l’opération “Mets ton bonnet”. Un projet à l’origine de belles histoires.

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Ils s’appellent Paulette, Armand, Claude, Gildas, Clémence… Rivalisant d’énergie et de créativité, ces tricoteurs et tricoteuses participent à l’opération “Mets ton bonnet” organisée par Les Petits Frères des Pauvres et la marque de smoothies Innocent. Lancé en 2005, cet événement annuel revient en magasins pendant un mois à partir du 15 janvier. Le principe est simple. Toute l’année, l’association Les Petits Frères des Pauvres recueille des bonnets de laine tricotés par ses bénévoles de toute la France. À rayures, à pompons ou en crochet, tous les modèles sont permis tant qu’ils respectent les proportions indiquées. En 2018, ce sont 542.831 bonnets qui ont été confectionnés. En treize ans, l’association en a ainsi récolté plus de 3 millions.

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© Petits Frères des Pauvres

Les couvre-chefs miniatures viennent ensuite coiffer les flacons de smoothies vendus dans les magasins. Pour chaque bouteille vendue, la marque verse 20 centimes d’euros aux Petits Frères des Pauvres. Les fonds récoltés permettent à l’association de mener des actions auprès des personnes âgées isolées, que ce soit des visites à domicile, des séjours de vacances, des repas partagés ou encore des sorties culturelles. Mais si c’est incontestablement un sacré coup de pub pour la marque, cette opération est aussi à l’origine de belles histoires.

Une façon de “créer du lien”

“Mets ton bonnet”, c’est en effet une affaire de tricoteurs et tricoteuses. Christine Bodenes, responsable du mécénat chez Les Petits Frères des Pauvres, pense à cette dame âgée qui n’a pas les moyens de donner de l’argent. “Pour elle, tricoter des petits bonnets, c’est presque une raison de vivre. Elle se sent utile”. Ou encore cette autre qui confectionne chaque jour un petit bonnet au moment du café. “Le tricot, c’est une action qui, au-delà de l’opération, permet de créer du lien social”, explique-t-elle à Aleteia.

Opération

© Petits Frères des Pauvres
Paulette, une tricoteuse à l’efficacité redoutable.

Certaines personnes organisent des cafés et tricotent ensemble, d’autres créent des animations au sein de clubs de seniors ou d’Ehpad. “Il y a un côté un peu challenging. Nous avons une bénévole qui rend visite tous les dimanches à sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ce rendez-vous hebdomadaire leur permet un moment de complicité. Certaines entreprises comme Axa ont créé des collectifs de tricoteuses, des établissements scolaires ont monté des activités tricot”. La richesse de cette action, c’est qu’elle est en lien direct avec la raison d’être des Petits Frères des Pauvres, qui prennent soin des personnes âgées isolées.

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© Innocent France / Petits Frères des Pauvres
Armand participe à l'opération depuis 5 ans. Et sa technique semble imparable, vu le nombre de bonnets qu'il confectionne.

Claude Pillard, 66 ans, publicitaire à la retraite, participe à l’opération depuis six ans. Cette Parisienne a entendu parler du projet sur son lieu de travail. En 2019, elle a confectionné 500 bonnets, n’hésitant pas à héler ses amis pour qu’ils participent à leur tour. “Nous avons tous des parents ou des grands-parents âgés, et on n’imaginerait pas une seconde qu’ils soient dans la misère. Leur rendre leur dignité, on doit bien cela à nos aînés. Ils ont tellement donné qu’il faut leur rendre”. Elle aide également à compter les pièces à la réception des colis qui arrivent de la France entière et même d’au-delà des frontières de l’Hexagone (Île Maurice, Québec, Italie). “On voit des choses extraordinaires. Certains font des œuvres d’art. Quand on ouvre un carton, on a l’impression d’être en contact avec ceux qui tricotent. Ils mettent des petits mots très chaleureux et emballent leurs colis comme s’il s’agissait de lingots d’or”.



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Elle évoque cette personne de 97 ans qui a griffonné d’une écriture tremblotante : “Tant que je pourrai tricoter, je tricoterai”. Ou encore ce couple de jeunes d’une vingtaine d’années prêt à faire des centaines de kilomètres pour participer à un atelier tricot, eux qui n’y connaissaient rien. Mais aussi toutes ces religieuses qui envoient leur contribution depuis leurs couvents. Une autre vertu de ce projet, note-t-elle, c’est la transmission qui se vit au cours des ateliers, grâce aux aînés qui apprennent aux plus jeunes à tricoter. “Il y a une ambiance de folie”, assure-t-elle avec enthousiasme. “C’est une belle opération qui montre la générosité des gens. Je suis très fière d’en faire partie”. On dirait bien qu’autour des petits bonnets, c’est toute une communauté qui s’est créée.

Petits bonnets

© manon_caveribere



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