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Au lendemain de Noël, l’Église célèbre le martyre d’Étienne, puis le 28 décembre, la mémoire des Saints Innocents. Elle nous rappelle que la croix accompagne le salut apporté par Jésus.
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Noël est arrivé avec sa féérie et ses cantiques. Ce temps de rassemblements et de réjouissances est souvent teinté de nostalgie et de mélancolie. Plusieurs personnes ressentent la solitude pour de multiples raisons : deuil, séparation, maladie, épuisement… Des blessures resurgissent et prennent du temps à cicatriser. C’est pourtant là, dans l’indigence de notre crèche intérieure, que l’enfant de Bethléem se révèle, non pour dissimuler le manque qui nous habite, mais pour partager avec nous son désir d’aimer, sa soif de nous rencontrer au cœur même de notre détresse.
Une expérience pascale
Le mystère de Noël annonce celui de Pâques : dépouillement de la crèche et du tombeau, passage des ténèbres à la lumière. Ainsi, la fête de saint Étienne, diacre et premier martyr, est célébrée le lendemain de la solennité de Noël. À première vue, ce rapprochement peut nous surprendre, car le drame d’Étienne contraste avec la joie de Noël. Pourtant, nous célébrons deux naissances : celle de Jésus, sur la terre, et celle d’Étienne, au Ciel. Si les bergers ont éprouvé la joie de voir l’enfant enveloppé de langes dans la crèche, Étienne l’a vu revêtu de gloire à la droite de Dieu. C’est le même Fils de l’homme qui a été enveloppé de bandes et déposé dans un sépulcre, celui que le roi Hérode voulait massacrer après le passage des mages, comme si la paix passait par la croix. Le 28 décembre, l’Église fait mémoire dans sa liturgie de la fête des Saints Innocents. Elle nous rappelle que la croix accompagne le salut apporté par Jésus.
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Dans la nuit du 24 décembre 1993, un commando d’islamistes envahit le monastère de Tibhirine avant d’accepter de repartir. Cette scène se retrouve dans le beau film Des hommes et des dieux. Le prieur Christian de Chergé rappelle aux hommes armés que cette nuit est bénie, que l’enfant qui naîtra sera appelé « Prince de la Paix ». Il fera briller sa lumière sur tous les hommes de bonne volonté.
Les Noëls suivants marqueront les moines. Ils savaient alors qu’ils risquaient la mort en restant en Algérie, mais ils voulaient demeurer solidaires de leurs voisins musulmans. Dans la joie de la célébration de Noël et dans leur préparation au martyre, qui arrivera en mai 1996, les sept moines cisterciens illustrent le lien étroit qui existe entre le mystère de l’Incarnation du Christ et le mystère pascal. Ils ont été béatifiés le 8 décembre 2018 à Oran avec Mgr Pierre Claverie et onze autres religieux et religieuses. Ces martyrs d’Algérie sont nés avec le Christ dans la gloire de sa résurrection.
Hospitalité et partage
Dieu a surpris l’humanité entière en n’étant pas dans la toute-puissance d’un tyran, comme Hérode, mais dans la faiblesse d’un enfant. La naissance de Jésus manifeste une splendeur qui nous éclaire de l’intérieur plus que les décorations. Dieu se révèle par cette naissance dans une grotte de Bethléem qui illumine la nuit de Noël. Il nous invite à accueillir ceux et celles qui viennent d’ailleurs et qui sont différents de nous. « J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35).
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“S’approcher du lointain pour en faire son prochain”
Nous ne sommes pas seuls au monde, car il y a ce vis-à-vis, Jésus le Christ, avec qui nous pouvons parler, entrer en relation par la prière. Il naît sans cesse en notre monde meurtri. Sa lumière chasse les ténèbres, malgré des siècles de souffrance. Il nous apprend le partage et le pardon pour que la paix fleurisse en nous et autour de nous, jusqu’à notre ultime enfantement dans sa lumière. Mais que de Noëls pour assumer notre propre naissance et advenir à notre humanité !