Le livre d’heures du duc de Berry, qui date du XVe siècle, demeure un témoignage exceptionnel du talent des frères de Limbourg. La page consacrée à la Nativité apparaît comme un résumé biblique et théologique.
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Un livre d’heures était destiné aux laïcs et son contenu, à la fois spirituel et temporel, était conçu sur mesure selon les souhaits de son commanditaire. Il contenait des textes pour les heures de la journée, des psaumes, des prières, des messes… Celui du duc de Berry, dont la plupart des miniatures a été peinte par les frères de Limbourg, nous laisse un témoignage exceptionnel du talent de ces artistes du XVe siècle. La page consacrée à la Nativité apparaît comme un résumé biblique et théologique.
“Elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire.” (Lc 2, 7) Joseph et Marie adorent l’Enfant-Dieu, alors que les bergers ne sont pas encore arrivés. Joseph, vieillard à la longue barbe, est encore tout étonné du miracle auquel il assiste. Marie, à genoux, les mains délicates croisées, semble méditer tous ses événements dans son cœur (Lc 2, 19). Jésus repose nu sur la paille retenue par quatre anges dont le bleu répond à celui de la robe brodée d’or de la Vierge et du vêtement de Joseph, plus pâle. Les regards de la mère et de l’enfant se croisent.
Les rayons qui l’éclairent viennent directement du ciel et relient en un faisceau d’or les trois personnes de la Sainte Trinité : le Fils, l’Esprit, sous la forme d’une colombe, et le Père, sur son trône céleste. Dieu le Père est entouré d’une ronde d’anges rouges. En s’approchant, on distingue un fond d’anges bleus dont on ne voit que les têtes, surmontées d’une croix d’or.
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Un ange encore annonce l’heureuse nouvelle aux bergers éblouis, car « l’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. » (Lc 2, 9). D’autres anges chantent au-dessus de la crèche, ailes déployées, et tiennent un livre de musique, illustrant les mots de Saint Luc (Lc 2, 14) : il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Dans le lointain, une ville fortifiée, figurant Bethléem, est à peine visible, cachée par les rayons divins.