Marié et père de cinq enfants, le président de La Maison Tom Pouce, Vincent Vaillant, 54 ans, souligne la nécessité, pour notre société, de prendre soin des femmes enceintes en difficulté.
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La Maison de Tom Pouce, association créée par le professeur Jérôme Lejeune en 1987, a pour vocation d’accueillir, héberger et accompagner toute femme enceinte en difficulté. Elle dispose aujourd’hui de deux maisons d’accueil en Seine-et-Marne. Vincent Vaillant, son président depuis quatre ans, souligne la nécessité, pour notre société, de prendre soin de ces femmes qui ont dit oui à la vie naissante qu’elles portent en elles malgré des contextes difficiles. Il revient également sur les motivations personnelles de son engagement.
Aleteia : Qu’est-ce qui vous a amené à vous engager au sein de la Maison de Tom Pouce ?
Vincent Vaillant : Je connaissais l’association depuis très longtemps, j’ai rejoint le conseil d’administration il y a sept ans lorsque je suis arrivé à Paris, puis l’équipe m’a sollicité pour reprendre la présidence il y a quatre ans. À l’origine, même si je n’ai pas fait le lien tout de suite, il y a sans doute cette intervention de sainte Teresa de Calcutta lors du Congrès International de la Famille auquel j’ai assisté à Paris en 1986. Elle y avait lancé un appel en faveur “du petit enfant dans le sein de sa mère qui est réellement un don de Dieu”. De sa petite voix, elle rappelait à nos sociétés, en conflit, en guerre, en perte du sens du bien commun, qu’elles ne se relèveraient pas et qu’il n’y aurait point de paix si on s’en prenait aux vies à naître. Ses paroles sont restées dans un coin de ma tête et de mon cœur, et quelques années après, j’ai fait la connaissance de la Maison de Tom Pouce dont j’ai suivi de près l’évolution. En découvrant les vies blessées et abîmées des futures mamans accueillies par l’association, et malgré cela leur détermination pour la vie, je me suis demandé comment je pouvais apporter ma pierre à l’édifice, moi qui étais tant gâté par la vie.
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Au plan naturel, je me sentais appelé à une contribution plus active dans la cité en faveur de ce qui me semblait un enjeu politique essentiel pour la construction du bien commun, en plus de ma responsabilité de père de famille. Au plan spirituel, il y a aussi pour moi une dimension chrétienne dans cet engagement, une réponse à la charité du Christ qui nous presse et nous appelle. Jésus nous dit que nous serons jugés non pas sur nos mérites, mais sur l’amour, sur ce que nous aurons fait concrètement par amour. Et il ajoute : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
En quoi la protection de la vie à naître est-elle un enjeu de société ?
C’est une exigence absolument essentielle de notre temps. Venir en aide à ces mères démunies de tout matériellement, affectivement, moralement relève d’une élémentaire solidarité humaine d’abord. Mais au-delà de cette dimension immédiatement perceptible, il s’agit du bien commun de la société toute entière. Notre société matérialiste, utilitariste et nombriliste qui marchandise la vie humaine court à sa perte. Respecter la vie et la protéger en prenant soin de celles pour qui la vie naissante est parfois un fardeau avant d’être un cadeau, est un service éminent rendu à la cité toute entière, pour lui rappeler sa mission première, cette responsabilité élémentaire de protéger la dignité de la personne humaine dès le commencement.
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La Maison de Tom Pouce vient en aide à ces futures mamans et s’efforce de créer les meilleures conditions pour qu’elles démarrent leur vie de mère avec plus de force et de stabilité. Ces 3.000 bébés qui ont vu le jour depuis les 30 ans de l’association, et dont les conditions de naissance étaient précaires et fragiles, en sont un magnifique témoignage, et un signe d’Espérance dans la vie qui crie « Victoire ! »
Quels sont les besoins de la Maison de Tom Pouce ?
Depuis le début, l’association fonctionne grâce à la générosité des donateurs, car les aides publiques ne couvrent que 70% des besoins nécessaires au maintien d’une équipe pluri-disciplinaire qui se relaie 24h/24. Sur le coût d’une journée d’accueil, 45 euros restent à la charge de l’association. Seuls les dons permettent d’accueillir correctement ces mamans, d’investir dans du mobilier, du matériel informatique, des véhicules ou d’engager des travaux de rénovation dans les maisons d’accueil. Actuellement, nous aménageons par exemple un espace de vie pour les mamans de la maison postnatale, des travaux qui s’élèvent à plus de 300.000 euros. Nous finançons aussi de nombreuses nuits d’hôtel en urgence pour mettre à l’abri des femmes enceintes à la rue, cela représente 20.000 euros par an. Et aujourd’hui, bien que l’association soit sollicitée pour ouvrir de nouveaux lieux d’hébergement dans d’autres départements, elle ne peut pas y répondre favorablement, faute de moyens. Des dons conséquents permettraient effectivement d’envisager la création d’autres structures.
En partenariat avec La Maison de Tom Pouce