L’association Medair vient en aide aux populations en danger dans les situations les plus compliquées et les plus difficiles d’accès.
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“Je ne comprenais même pas comment elle avait pu arriver jusque-là”, s’étonne encore Nathalie Fauveau, responsable de projet pour Medair. Envoyée en septembre 2017 au Bangladesh pour évaluer les besoins des Rohingyas fuyant le Myanmar (Birmanie), elle a trouvé une jeune maman, assise au bord de la route, hagarde. Depuis 24 heures, elle n’avait rien mangé d’autre que des biscuits donnés par des Bengalis, généreux mais complètement dépassés par l’ampleur de la crise. Lala, 23 ans, était alors enceinte de 8 mois, et elle portait contre elle son aîné, qui n’avait pas encore 2 ans.
Lala avait tout perdu en quelques instants, son mari avait été abattu, son village brûlé par les forces de sécurité birmanes qui ont débuté en août 2017 un nettoyage ethnique systématique. Elle a fui avec ses vêtements sur le dos, un bâton et de la ficelle ramassée dans les ruines de sa maison. Comme elle, 600.000 Rohingyas ont franchi la frontière vers le Bangladesh en six semaines.
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Le réflexe de ramasser un bâton et de la ficelle n’est pas anodin. Les Rohingyas qui, comme Lala, fuyaient la zone de guerre, avaient conscience qu’en pleine saison de la mousson, il leur fallait trouver de quoi s’abriter dans leur exil. Avec des morceaux de plastique ou de tissus glanés au bord des routes, puis des bâtons dressés en guise de piquet, ils se fabriquaient des tentes de fortune, supposées les protéger des pluies diluviennes.
Noces de topazes sous une bâche en plastique
Plus tard dans sa mission, Nathalie Fauveau a rencontré deux époux dont le mariage remontait à 44 ans. Elle s’appelle Arafa, 69 ans, et lui Jafor, 84 ans. “Il est rare de rencontrer des Rohingyas qui dépassent 80 ans, en raison de leurs difficiles conditions de vie. Jafor dépendait complètement de son épouse, qui montrait envers lui un dévouement admirable”, se souvient-elle. Arafa avait creusé un trou pour faire un foyer, où elle faisait cuire une maigre casserole de riz. Elle avait dressé, pour son mari et elle, un abri si petit qu’il leur était impossible de s’y tenir allongés. Devant de telles conditions, Medair pare au plus pressé, fournissant des “kits abris”, avec des bambous, des clous, de la corde et une bâche.
“Je suis retourné au Bangladesh à plusieurs reprises, à présent, les réfugiés s’organisent. Ils ont monté des camps bien mieux bâtis, ils recommencent à avoir de petits commerces. Mais ils voudraient retrouver leur vie d’avant et ils savent que pour le moment, cela leur est impossible”, constate Nathalie Fauveau.
Les plus vulnérables, les plus éloignés
Annick Balocco, directrice France de Medair, détaille quelques-uns des pays dans lesquels intervient Medair : Népal, Philippines, Syrie, Madagascar… Les missions ont pour seul trait commun de s’adresser à des personnes en grande détresse, qui se trouvent souvent dans des zones très difficiles d’accès. “Il arrive fréquemment que nous soyons la seule ONG que rencontrent ceux que nous assistons”, assure-t-elle.
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Nos volontaires doivent être capables de partir sac au dos, pour toutes les destinations imaginables”, explique-t-elle. Environ 180 expatriés sont envoyés de la sorte, avec pour premières missions de répondre aux besoins vitaux des populations qui vivent un état de crise. Ils sont chargés de s’assurer de l’accès à l’eau, à des abris et à la nutrition des personnes. Ils collaborent avec environ 1.400 équipiers locaux et d’après les estimations de l’association, ils seraient venus en aide à 2,5 millions de personnes en 2018.
“Nous demandons à nos expatriés un CV assez fourni ! Il faut qu’ils partagent nos valeurs chrétiennes pour être dans l’esprit de notre association et qu’ils soient un peu baroudeur”, détaille Annick Balocco. Enfin, ces volontaires doivent avoir une compétence professionnelle solide dans l’un des domaines requis par Medair. Ce peut être des ingénieurs, du personnel médical, mais aussi des profils plus inattendus, tels des responsables RH ou des gestionnaires de projet. “Curieusement, ce sont ce type de profils que nous avons le plus de mal à recruter”, glisse madame la directrice… À bon entendeur !
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