Si vous devez faire un choix, pour des raisons financières ou esthétiques, parmi la multitude de figures que propose la pastorale des santons de Provence, laissez-vous, comme bien souvent, guider par la Bible pour discerner. En effet, quel meilleur guide que l’Évangile pour représenter au mieux la naissance de l’Enfant-Jésus ? Or lorsqu’on se fie aux Écritures, seule une dizaine de personnages sont présents autour de la Nativité. Voici lesquels, tirés des textes de saint Luc et de saint Matthieu, les deux évangélistes qui racontent explicitement la naissance de Jésus à Bethléem, il y a plus de 2.000 ans.
1La Sainte Famille
« Ils (les bergers) se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. » (Lc 2, 16)
Incontournables, Marie et Joseph, dont l’abandon total à la volonté de Dieu a permis l’avènement du Christ, sont bien sûr des personnages centraux de la crèche, et de l’histoire chrétienne. Quant à Jésus, vers qui tous les regards convergent, Il est le futur Roi de l’univers. Un débat surgit parfois : doit-il être « caché » jusqu’à la nuit de Noël ? Ou peut-on le coucher dès le premier dimanche de l’Avent dans sa mangeoire ? Laissons à chaque famille ses habitudes, le principal étant qu’il soit présent.
2L'ange du Seigneur
« L’ange du Seigneur se présenta devant eux (les bergers), et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle. » (Lc 2, 9-10)
L’ange n’est pas là pour faire « joli » au-dessus de la crèche. Envoyé de Dieu, c’est lui qui prévient les bergers de la naissance du Christ dans le récit de saint Luc (chapitre 2). Il revêt donc une place de choix dans la scène de la Nativité.
3Les bergers
« Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. » (Luc, 2, 7)
Les bergers sont les premiers à être avertis de la naissance de Jésus et les premiers à venir l’adorer. C’est pourquoi les moutons ont toute leur place dans la crèche ! Ce n’est pas uniquement pour faire perdurer la tradition « des petits moutons ». Conclusion, un berger et deux moutons feront l’affaire pour représenter les troupeaux.
4Les rois mages
« Ils (les mages venus d’Orient) entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » (Mt 2, 11)
Les rois mages, savants perses, apparaissent uniquement dans l’Évangile de saint Matthieu (chapitre 2). Leur nom, Gaspard, Melchior et Balthazar, ne leur sera attribué qu’au VIème siècle. Et ce n’est que parce qu’ils offrent trois présents que la tradition populaire en a déduit qu’ils étaient trois. On les dispose un peu à l’écart de la crèche pour signifier qu’ils sont en route, leur arrivée devant l’Enfant-Jésus étant fixée le 6 janvier, jour de l’Épiphanie.
5Et l’âne et le bœuf ?
N’en déplaise aux amoureux des crèches provençales, l’âne et le bœuf ne sont pas mentionnés dans la Bible. Nous ne les considérerons donc pas comme indispensables ! La tradition populaire a en réalité été puisée dans un évangile apocryphe appelé le « Pseudo-Matthieu » : « Deux jours après la naissance du Seigneur, Marie quitta la grotte, entra dans une étable et déposa l'enfant dans une crèche, et le bœuf et l'âne, fléchissant les genoux, adorèrent celui-ci. » (Pseudo-Matthieu, chapitre 14).