Lors de sa deuxième journée sur le territoire thaïlandais, le pape François a eu des mots très forts contre l’exploitation d’êtres humains devant les autorités du pays et le corps diplomatique, le 20 novembre 2019. La Thaïlande est très durement touchée par l’exploitation sexuelle en particulier.
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“Nos sociétés ont besoin d’artisans de l’hospitalité, engagés dans le développement intégral de tous les peuples au sein d’une famille humaine déterminée à vivre dans la justice, la solidarité et l’harmonie fraternelle”, a déclaré le pontife dans son discours. “Chacun, à son niveau, peut consacrer sa vie à œuvrer afin que la promotion du bien commun puisse parvenir partout dans cette nation. C’est l’une des tâches les plus nobles”, a-t-il souligné.
“Je pense à toutes ces femmes et à tous ces enfants de notre temps particulièrement rendus vulnérables, violentés et exposés à toute forme d’exploitation, d’esclavage, de violence et d’abus”, a confié le Pape. “En cette année où se célèbre le trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et de l’adolescent, nous sommes invités à réfléchir et à œuvrer avec détermination, constance et célérité face à la nécessité de protéger le bien-être de nos enfants”.
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“L’avenir de nos peuples dépend, dans une grande mesure, de la manière dont nous garantissons à nos enfants un avenir dans la dignité.” Il convient donc, a estimé le chef de l’Église catholique, “d’assurer leur développement social et intellectuel, leur accès à l’éducation, ainsi que leur croissance physique, psychologique et spirituelle.”
Le successeur de Pierre a salué l’action du gouvernement thaïlandais pour ses efforts en vue d’éliminer “ce fléau”, ainsi que celle de toutes les personnes ou organisations qui œuvrent “inlassablement” pour éradiquer ce mal et ouvrir un chemin de dignité. Sur ce plan, l’Église est particulièrement impliquée sur le terrain : près de la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, la congrégation des Sœurs du bon pasteur notamment a fondé un centre en 2017, afin de protéger les victimes de la traite des personnes. En 2018, le centre a ainsi accompagné dix-neuf jeunes femmes victimes d’exploitation issues de la Malaisie.
La Thaïlande, plateforme du trafic humain
La Thaïlande est signalée par l’Organisation des nations unies contre la drogue et le crime à la fois comme une destination majeure des victimes du trafic d’êtres humains, et dans le même temps comme une source majeure de ces victimes. La plupart d’entre elles sont destinées au commerce sexuel. Selon un rapport de 2001 de l’OMS : d’après les estimations les plus fiables, il y a entre 150.000 et 200.000 travailleurs du sexe dans le pays.
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Tolérée en pratique, et en partie contrôlée, la prostitution des adultes est estimée correspondre à un revenu de 6,4 milliards de dollars en 2015, ce qui représente environ 1,5 % du PIB de la Thaïlande. Selon l’institut de recherche “Protection Project” basé aux États-Unis, les estimations du nombre d’enfants se livrant à la prostitution vont de 12.000 à des centaines de milliers. En 2017, le gouvernement a décidé de lancer une campagne musclée destinée à décourager cette forme de tourisme sexuel.
Cette situation a aussi des conséquences sanitaires gravissimes puisque plus de 530.000 Thaïs étaient porteurs du virus du sida en 2008, avec plus de 40% de nouvelles infections chez les 15 à 24 ans, selon le programme des Nations unies ONUSIDA.
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