Samedi 9 novembre prochain, les Malouins vont enfin entendre la sonnerie du plenum, c’est-à-dire des cinq cloches de leur cathédrale. Une réalisation campanaire exceptionnelle au service de la liturgie.
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L’histoire de la cité corsaire se fond avec les cloches de la cathédrale. « Malo », le bourdon, fait vibrer le rocher où sont nées tant d’aventures maritimes et spirituelles. « Jean de Châtillon » sonne l’Angélus. « Jacques Cartier » incite à la paix dans le monde, en écho au Nouveau monde découvert par le célèbre malouin. La « Noguette » est la plus familière de toutes. « Noguette » (Nox quieta, la nuit tranquille) sonne encore chaque soir à 22 heures, en mémoire du couvre-feu et de la fermeture des portes. Elle annonçait aussi la sortie de la meute des dogues qui patrouillèrent la nuit extra-muros jusqu’en 1770.
Sonner faux et lancer franc
Les origines de la cathédrale de Saint-Malo remontent au XIIe siècle, mais il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que le clocher soit pourvu d’une flèche. En 1894, la cathédrale se dote enfin de quatre cloches neuves. Après la Seconde Guerre mondiale, ces cloches, épargnées par les bombardements, sont installées dans un nouveau beffroi et munies de jougs métalliques cintrés, destinés à atténuer les poussées sur l’édifice. Malheureusement, cette installation, dite « en rétrograde », empêche les cloches d’exprimer pleinement leur potentiel musical et les use prématurément. « Malo », refondu en 1980 et en 1994, sonne faux depuis. « Noguette » est remplacée en 1989 et « Jacques Cartier » est mise hors service en 2015.
🔔Inauguration de la nouvelle sonnerie de la cathédrale ce samedi 9 novembre à 15h.
Une cérémonies organisée à l'occasion de l'installation de 4 nouvelles cloches dans l'ensemble campanaire de la cathédrale Saint-Vincent.
👉https://t.co/ftfWiHCQD6 pic.twitter.com/fLGUUUnYTI— Ville de Saint-Malo (@VilleSaintMalo) November 4, 2019
En 2016, quelques malouins passionnés créent l’association Campana afin de soutenir un projet de restauration des cloches. La Ville de Saint-Malo mandate un expert campanaire agréé par le Ministère de la Culture, pour réaliser un audit de l’installation. On décide alors de refondre trois cloches autour de « Noguette », la seule cloche qui puisse être conservée. Une cinquième cloche, à qui on a donné le nom de « Notre-Dame de La Grand’Porte », Vierge protectrice de la cité corsaire, est également créée afin de rendre le plenum de la sonnerie plus allègre et accroître les possibilités de combinaisons musicales. La remise en « lancé franc » de l’ensemble doit redonner tout son éclat à la sonnerie. Le 31 mars 2018, une campagne de mécénat populaire est lancée sous l’égide de la Fondation du patrimoine.
Le plénum
La fonderie Cornillé-Havard de Villedieu-les-Poêles, qui avait déjà livré les cloches de la cathédrale en 1894, et qui a fondu les nouvelles cloches de Notre-Dame de Paris en 2013, a assuré les coulées de cloches. Les quatre nouvelles cloches, arrivées à Saint-Malo le 16 juillet dernier, ont été exposées tout l’été dans la cathédrale, à la plus grande joie des Malouins et des estivants. Elles ont été bénies solennellement par Monseigneur Emile Marcus, évêque émérite de Toulouse, le 28 juillet 2019. La sonnerie tant attendue du plénum, c’est-à-dire de l’ensemble des cinq cloches, aura lieu samedi 9 novembre prochain. Il s’agit de la réalisation campanaire la plus importante réalisée en France depuis celles de Notre-Dame de Paris en 2013 et de Notre-Dame de Rouen en 2016.
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