À l’issue de la seconde session du Chapitre général des frères de Saint-Jean, qui s’est tenue du 22 octobre au 1er novembre, la communauté a acté plusieurs éléments cruciaux pour les années à venir.
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« Une convergence de fond s’est dégagée autour de sujets aussi fondamentaux que le charisme de la communauté et le rapport au fondateur », a assuré la communauté des frères de Saint-Jean à l’issue de la seconde session du chapitre général qui s’est tenue du 22 octobre au 1er novembre 2019, à Saint-Jodard (Auvergne).
Le rapport de la communauté à son fondateur, le père Marie-Dominique Philippe, a été particulièrement discuté durant ces quelques jours. « Si le charisme est une vie selon l’Esprit saint, le père Marie-Dominique Philippe, en raison des graves abus qu’il a commis, ne peut pas être un modèle de cette vie », ont conclu les moines. « En conséquence, les Frères ne se réfèrent plus à lui comme à une norme pour actualiser leur charisme aujourd’hui ». Ainsi, « les frères reconnaissent son rôle au service du désir exprimé par les premiers frères de former une communauté ». Mais ils veulent « opérer à son égard un décentrement et condamnent sans ambiguïté ses agissements abusifs (abus de conscience, de pouvoir et sexuels), ainsi que les dysfonctionnements engendrés ».
Mener un “travail historique, théologique et psychologique”
Durant leur chapitre, les frères ont écouté différents témoignages sur les abus commis au sein de la Famille Saint-Jean. « Au vu de ces révélations, le Chapitre général demande au Prieur général de constituer une commission interdisciplinaire », peut-on lire dans le document final. « Cette commission aura pour mission d’établir précisément le lien entre ces faits anciens et les abus sexuels commis par le fondateur de la Famille Saint-Jean et par certains de ses membres ». Pour la communauté, « ce travail historique, théologique et psychologique, qui devra impliquer des experts, semble être une condition nécessaire pour que soit mis un terme à une dérive d’au moins 70 ans, qui outre les souffrances indicibles et les graves scandales qu’elle a provoqués, a aussi causé un obscurcissement de la foi chez nombre de victimes, trahies par des représentants du Christ ». « Identifier les racines d’un mal plus profond et plus ancien a été d’un grand éclairage pour les frères capitulants afin de mieux reconnaître la source et les lieux de transmission d’erreurs graves, jusque dans notre Communauté », précise la communauté.
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D’autres sujets tels que la formation et la question d’une structure de gouvernement décentralisée, ont également été travaillés. S’il ne s’agit pour l’instant que d’une orientation, la communauté estime que « le “centre de gravité décisionnel” doit être déplacé au niveau régional, en vue d’une proximité et d’une communion plus grandes avec les prieurés locaux — le Prieur général demeurant au service de l’unité de l’ensemble ». S’agissant de la formation, les frères ont indiqué dans le document que « le cœur de la formation est d’abord la formation permanente et que la formation initiale n’en est que le commencement ».