Les bonnes histoires ne vieillissent pas, surtout quand elles n’ont aucune raison de prendre une ride. Écrit en 1675 dans une prison anglaise par John Bunyan, “Le Voyage du Pèlerin” est un grand classique de la littérature anglaise. Pour les amoureux de “Narnia” ou du “Seigneur des Anneaux” qui veulent initier leurs enfants, ou retomber en enfance, ce dessin animé est fait pour eux. Il sort le 6 novembre au cinéma.
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Pourquoi la littérature et le genre fantastique sont-ils si fascinés par la foi ? Ou plutôt, pourquoi parmi les plus grands auteurs de romans fantastiques trouve-t-on des chrétiens ? Il faut croire que le chemin initiatique le plus difficile et tout à la fois le plus beau qu’un homme puisse parcourir est celui de la foi ; une aventure pleine de péripéties. Adapté du roman de John Bunyan, le film d’animation “Le Voyage du Pèlerin”, en salle le 6 novembre, en est le parfait exemple.
Le héros de l’histoire, c’est vous
Chrétien, le personnage principal, est un homme ordinaire, de condition simple, habitant de la ville de Destruction. Là, travail, soumission, vices, tiédeur et compromis règnent en maître. Ceux qui gouvernent la ville sont les serviteurs d’un esprit maléfique. Chrétien tombe un jour sur un livre captivant, qu’il dévore en quelques jours, où il trouve l’aspiration à une vie nouvelle. Il découvre surtout l’existence d’une cité céleste où un roi soulage tous les fardeaux de ceux qui viennent à lui. Il décide alors de quitter femme et enfants, à comprendre de manière symbolique, pour partir à la recherche de ce royaume. Pour une fois, Chrétien n’incarne pas un homme rompu à tous les combats et à toutes les prouesses, il tombe parfois durant ses pérégrinations et perd espoir. Courageux, il l’est avant tout grâce à sa quête inextinguible de vérité. Car depuis sa lecture du livre, il sent le poids de ses péchés peser sur ses épaules. Et il veut être libre. Se reconnaître dans le personnage et apprendre aux enfants à le faire est en ce sens déjà héroïque.
Le chemin vers la vie éternelle : une aventure risquée?
“Le Voyage du pèlerin” est l’ouvrage de spiritualité chrétienne le plus vendu dans le monde après la Bible et a été traduit dans 144 langues et dialectes différents. Son auteur, John Bunyan, était pasteur dans un contexte anglican et n’a pas manqué d’imagination pour écrire sur sa quête de la vie éternelle. Cela a fait de lui le précurseur du fantasy : dragons, monstres volants, géants et princesses mais aussi péripéties, retournements et sens du merveilleux : tous les codes du genre y sont. Ce qu’il raconte à travers eux est la force de sa découverte, son cheminement personnel dans la foi et son désir d’en dessiner les contours et les enjeux. Rédigé sur le ton de l’allégorie, les réalisateurs du dessin-animé ont su tirer parti de cet univers imagé. Tout comme l’auteur a voulu rendre vivant et compréhensible le message de l’Évangile, l’histoire du film nous conduit à un vrai cheminement personnel. Vertus et vices sont chaque fois personnifiés ou symbolisés par des lieux clairement reconnaissables. Pour l’auteur, le véritable bonheur n’est pas toujours une partie de plaisir. Il ne donne pas dans la facilité, au risque de s’embourber dans le “marais du découragement”, ou de se laisser séduire par l’esprit de fête permanent, ou encore par le désespoir.
Ce joli film en 3D, très pertinent et tous publics, s’adresse à ceux qui se reconnaissent homme, qui sont lucides sur l’âme humaine et ressentent à cause de cela le besoin de partir vers une destination merveilleuse. “Veux-tu vivre heureux ? Voyage avec deux sacs, l’un pour donner, l’autre pour recevoir”, conseillerait Goethe pour un ultime avertissement avant de se lancer dans l’aventure, car le chrétien ne vit plus jamais seul.
Le Voyage du pèlerin, de Robert Fernandez, 1h50, le 6 novembre au cinéma.
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