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À Notre-Dame de Fourvière, des photos mettent en lumière les “transparents”

Mieke et sa maman se sont retrouvés à la rue à la fin de la période de renfort hivernal. Ils sont dans un parcours d'errance depuis 2017 et n'ont pas de perspective de logement, ni de régularisation.

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Bérengère Dommaigné - publié le 22/10/19
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Affichée sur les grilles de l’esplanade de la basilique de Fourvière, une magnifique exposition photo vient d’être inaugurée symboliquement le 17 octobre, pour la journée mondiale du refus de la misère. Des hommes, des femmes et des enfants, accueillis dans des centres lyonnais de l’Armée du Salut, apparaissent en pleine lumière sous l’œil du photographe Bruno Vigneron, lui-même bouleversé par ces histoires de transparence dans la société.

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Si les Parisiens sont habitués aux photos sur les grilles du jardin du Luxembourg, la démarche est encore rare à Lyon, notamment sur les grilles de l’esplanade de la basilique de Fourvière. La dernière exposition remonte à 2002. Une démarche rare donc, mais qui s’explique par une série de belles rencontres et de cœurs touchés. Tout d’abord, il y a Bruno Vigneron, photographe à l’agence Sipa, gaillard baroudeur de 57 ans qui a parcouru le monde avec son appareil photo sous le bras. Lors d’un reportage, il doit se rendre dans un centre de l’Armée du Salut à Lyon et là c’est une découverte. “Comme beaucoup de Français j’imagine, je connaissais ce nom et les quêteurs avec leur clochette à Noël, mais j’ignorais totalement le travail concret de cette fondation.”

1.200 personnes hébergées à Lyon

Fondée en Angleterre en 1865, l’Armée du Salut s’est scindée en 1994. D’un côté la congrégation qui poursuit des actions spirituelles, de l’autre la Fondation reconnue d’utilité publique qui se bat contre l’exclusion et qui compte 2.500 salariés en France. Dans la métropole lyonnaise par exemple, “Lyon Cité Fondation Armée du Salut” rassemble 200 salariés qui travaillent pour l’accueil, l’hébergement et l’insertion des plus démunis. Elle y héberge aujourd’hui plus de 1.200 personnes dans des centres et des foyers. C’est en rencontrant certains d’entre eux que Bruno Vigneron, ému de ces vies à la marge, décide de leur donner la lumière. Commence alors six mois de visites et de prises de vue, bénévolement, avec comme désir profond, celui “d’éclairer les transparences”.

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© Fourvière
Mieke, 4 ans, originaire du Congo, a des problèmes de santé chronique. Il est le symbole de l’exposition. Les guides bénévoles de Fourvière assurent une visite tous les jours à 16h pendant les vacances de la Toussaint.

Les autres rencontres du photographe motivé, ce sont celles avec la directrice de Lyon Cité, Sophie Jansen puis avec les équipes de la Fondation Fourvière, que Bruno connaît bien pour y avoir fait de nombreux reportages photos. Il motive les troupes et imagine le projet : une grande exposition gratuite avec de belles photos pour raconter des histoires et des parcours. Et quel meilleur lieu que Notre-Dame de Fourvière où viennent plus de deux millions de visiteurs par an pour afficher ces “invisibles” ?

Des vies et des destins à l’honneur

Inaugurées symboliquement le 17 octobre, pour la Journée mondiale du refus de la misère, les photos resteront tout l’hiver sur les grilles de l’esplanade de la basilique, jusqu’au 31 mars, date de fermeture des hébergements d’urgence de la période hivernale. On y croise, Mieke, âgé de 4 ans, et sa maman originaire du Congo, actuellement hébergés dans une église. Ou encore Nicoletta, Augustin, Ruben, Yasmina et Macuci, originaires de Roumanie, en cours d’installation comme auto-entrepreneurs dans la ferraille. Des vies, des destins, des visages que l’on croise souvent sans les voir et qui sont, le temps d’une exposition, à l’honneur, sous le regard aimant de la Vierge de Fourvière.


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