Le mouvement d’église Comité laïc de coordination appelle les Congolais à manifester contre la corruption ce lundi 20 octobre. Le manque de transparence gangrène la République démocratique du Congo depuis de nombreuses années. Il refait surface avec l’affaire dite “des 15 millions”.
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C’est le premier grand dossier de corruption présumée de l’ère Félix Tshisekedi. Le Comité laïc de coordination (CLC), un mouvement de fidèles laïcs proche de la Conférence épiscopale nationale de la République démocratique du Congo (RDC), redescend dans les rues de Kinshasa ce lundi 20 octobre pour dénoncer la corruption. Déjà en 2018, il avait pris la tête de la contestation contre le président déchu Joseph Kabila. Depuis le mois de juillet dernier et la publication d’une enquête de l’Inspection générale des Finances, c’est son successeur Félix Tshisekedi qui est affaibli. Il aurait autorisé le versement litigieux de 15 millions d’euros vers un compte inconnu, alors que l’argent revient au Trésor public. Il ne s’agit pas d’un “détournement d’argent”, mais simplement d’”une affaire de rétrocommission”, s’est défendu Félix Tshisekedi. Pas convaincu par ces explications, le CLC demande la suspension des personnes impliquées dans ce détournement présumé. Le mouvement a également réitéré son appel à la démission de tous les juges de la Cour constitutionnelle, “afin de permettre à cette haute institution de se tourner vers sa renaissance avec une nouvelle équipe des juges compétents, dignes et intègres”.
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Une élection contestée
Encore récemment, Félix Tshisekedi clamait sa volonté de changer “les mentalités” contre la corruption, sans “règlement de compte” et sans “fouiner” dans le passé des responsables encore aux commandes. Il gouverne le pays avec son prédécesseur et ancien ennemi Joseph Kabila, qui a conservé une vaste majorité au Parlement. Dans un entretien à Aleteia au mois de mars 2019, l’archevêque de Kinshasa et désormais cardinal, Mgr Fridolin Ambongo, regrettait que l’élection de Félix Tshisekedi ne reflète pas totalement “la volonté du peuple”. Il faisait référence aux résultats contestés de l’élection présidentielle de janvier 2019, alors que l’Église catholique ainsi qu’une une mission d’observation électorale avaient reconnu le candidat Martin Fayulu vainqueur. “Cette première alternance politique pour le pays va malgré tout dans la bonne direction”, reconnaissait Mgr Ambongo. Interrogé par Aleteia, l’abbé Jean-Marie Bomengola, secrétaire de la commission épiscopale de la communication sociale, abonde dans ce sens : “Il faut laisser à Félix Tshisekedi le temps de faire ses preuves. Il a annoncé qu’une instance spéciale pour lutter contre la corruption sera mise en place prochainement. Cela montre qu’il y a quand même quelques efforts qui sont faits”. Après ces annonces, le président congolais va devoir passer aux actes rapidement. Sous peine de raviver la colère d’un peuple exaspéré depuis trop longtemps par un fléau qui touche presque toutes les institutions du pays.
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