Au carrefour de l’Europe, la cathédrale de Strasbourg domine les bords du Rhin de sa silhouette élancée. Sa flèche rose incite le passant à élever le regard vers le Très Haut.
Voici la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, sixième étape de notre série de portraits spirituels des cathédrales de France inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. La cathédrale fait partie de l’ensemble « Strasbourg Grande Île » inscrit au patrimoine de l’humanité en 1988. Ce noyau historique est structuré autour de la cathédrale. L’Unesco a valorisé un ensemble urbain caractéristique de l’Europe rhénane, façonné par les influences germaniques et françaises. C’est pourquoi en 2017, l’Unesco a étendu son label à la Neustadt, la ville nouvelle créée pendant l’Annexion allemande (1871-1918). « La cathédrale, influencée par l’art roman de l’Est et l’art gothique du royaume de France, s’inspire également de Prague, notamment pour la construction de la flèche. » dit la notice.
Élever le regard
Dès l’origine, la première cathédrale mérovingienne (VIIe siècle) s’installe au point culminant de la cité. Sur cet emplacement symbolique se succèdent alors une cathédrale carolingienne (IXe siècle) puis une cathédrale romane commencée en 1015. C’est à l’époque l’une des plus grandes églises de l’Empire germanique. La construction de la cathédrale actuelle débute en 1180. La flèche de 142 mètres érigée en 1439 marque la fin du chantier. Elle se voit des Vosges et paraît-il de la Forêt-Noire. La cathédrale de Strasbourg devient alors pendant deux siècles le plus haut édifice de la chrétienté. Le général Leclerc choisit la flèche de la cathédrale pour faire flotter le drapeau français à la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944.
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La cathédrale de Strasbourg est la cathédrale la plus visitée de France après Notre-Dame de Paris avant son incendie. Elle accueille plus de 4 millions de visiteurs par an, qui viennent admirer la merveille de l’architecture gothique en grès rose des Vosges, avec ses célèbres statues du portail, son Pilier des Anges, son horloge astronomique…. Les touristes, Goethe en 1770 ou Victor Hugo vers 1840, se pressent en haut de la tour. Que l’on soit rue Mercière, sur le parvis ou sur la plateforme, le regard s’élève.
Élever l’âme
Strasbourg a toujours été un carrefour d’idées et de religions. La cathédrale est d’ailleurs protestante entre 1529 et 1681. Dès le Moyen Âge, les chrétiens viennent écouter des orateurs de talent. Le plus célèbre est Jean Geiler de Kaysersberg (1445-1510) dont les sermons au style truculent sont toujours publiés. Parmi les grands prédicateurs de la cathédrale, citons l’abbé Simon Ferdinand Mühe (1788-1865), apôtre des pauvres, ou Monseigneur Léon-Arthur Elchinger (1908-1998) ardent défenseur du dialogue avec le judaïsme au concile Vatican II. Aujourd’hui le site de la paroisse diffuse un planning des prédicateurs.
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La cathédrale de Strasbourg est consacrée à Notre Dame. Depuis le 26 septembre dernier, les fidèles peuvent vénérer, dans le bas-côté nord, une statue de Notre-Dame-de-Strasbourg, la patronne de la ville, une Vierge aux bras étendus, peinte habituellement sur les bannières.