L’adolescence déstabilise fréquemment de nombreux parents. Parents qui se réfugient dans la comparaison avec “leur époque” et qui ne comprennent pas les revendications de leur progéniture. Le père Joël Pralong, supérieur du séminaire de Sion (Suisse) et auteur de “Aimer sa famille comme elle est” (Éditions des Béatitudes, décembre 2018) invite à ne pas se laisser submerger par ces remarques et revendications, et de rester fermes sur ses convictions.
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“Tu as de la chance, nous, à notre époque…”. Voilà l’expression à éviter si vous tenez à vous rapprocher des ados ! Ils s’en fichent de ces discours. Et ils ont raison. Votre passé ne les intéresse pas. Eux, c’est maintenant qu’ils vivent, à coups d’adrénaline ! Hier ou demain n’a aucune consistance à leurs yeux, c’est comme si vous vouliez leur enfiler un vêtement trop grand ou trop petit. Ils sont scotchés au moment présent. Essayez juste de vous mettre dans leur peau en vous remémorant vos propres angoisses d’ados quand vous aviez leur âge. N’étiez-vous pas aussi contestataires et râleurs qu’eux ?
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Posez clairement les limites, car elles vous protègent vous aussi. Puis, à l’intérieur du cadre, dites-leur simplement ce que vous pensez d’eux, mais pas sur un ton qui les enferme dans vos propres peurs. Même s’ils font mine de ne pas vous écouter, ils vous entendent, c’est certain.
Ne craignez pas leurs bouderies, soyez présents ! Ils ont besoin qu’on leur consacre une montagne de temps, ils sont tellement mal dans leurs baskets, dans leurs sentiments, dans leur corps. Surtout ne vous laissez pas déstabiliser par leurs revendications, ils ont besoin de vous sentir forts, consistants et cohérents. Ils ont besoin de votre amour, non plus distribué en câlins, mais planté comme une présence forte, un « mur capitonné d’amour » devant eux. Surtout, évitez de vous plaindre ou de leur jeter à la figure vos problèmes de couple. Ne les prenez jamais en otage pour en faire vos confidents, par peur de perdre leur estime ou par souci de les valoriser, ce n’est pas leur rôle. Vous pourriez les enfermer dans la culpabilité, et les pousser à ne plus vouloir exister : « De toute façon je suis de trop dans cette famille, je n’aurais mieux fait de ne pas naître. »