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Campagne, candidats, programme, affiches, bulletin, scrutin, dépouillement… Pourquoi un intérêt soudain pour le débat démocratique dans la bouche de son enfant ? Parce que l’heure est aux élections des délégués de classe, dans le primaire et le secondaire. Dans bon nombre d’établissements, il ne s’agit plus de griffonner un prénom à la va-vite sur un petit bout de papier pour élire en cinq minutes un représentant potiche, non, non ! Les candidats sont investis de vraies missions : élaboration d’un programme, campagne électorale en bonne et due forme avec tracts et affiches à l’appui, organisation d’un scrutin uninominal à deux tours… Bref, un vrai exercice de démocratie ayant pour but de désigner les deux porte-paroles de la classe qui, au collège et au lycée, assisteront même aux conseils de classe, d’administration et de discipline. Un réel investissement, une certaine pression, une montée d’adrénaline lors du vote, qui se terminent pour la plupart d’entre eux par une amère déception au moment du dépouillement. Que dire à son enfant pour surmonter ce « revers électoral » ?
« Agrandir le terrain de foot », « organiser une sortie au zoo », « maintenir la paix dans l’école », « s’aider les uns les autres sauf pendant les évaluations », voici un extrait des promesses électorales de Paul, 7 ans, élève de CE2 dans une école de la banlieue parisienne. Malgré ce beau programme, il n’a pas été élu. Il faut dire que la concurrence était rude : la moitié des élèves s’étaient portés candidats.
Accueillir sa déception est un excellent premier pas pour le réconforter, plutôt que de l’essuyer distraitement d’un revers de main. « Tu avais préparé un très beau programme, je comprends que tu sois triste », fera une bonne entrée en matière. Essayez ensuite de comprendre d’où vient sa déception. Est-ce qu’il se sent rejeté par ses camarades, malaimé ? Auquel cas vous pouvez le rassurer en soulignant que ce n’est pas parce qu’il n’a pas été élu qu’il n’est pas apprécié. Est-ce qu’il tenait à avoir une responsabilité au sein de sa classe ? En ce cas, insistez sur les autres « responsabilités » dont il peut se saisir dans la classe, sans avoir besoin de programme ou de l’assentiment de quiconque : ne pas laisser un enfant tout seul dans la cour, venir en aide auprès d’un élève en difficulté, veiller sur un plus petit… A-t-il le sentiment de « tout rater tout le temps » ? Soulignez tous ses progrès et toutes ses réussites dans plusieurs domaines, pour le valoriser. Félicitez-le d’avoir eu le courage de se présenter, ce n’est pas donné à tout le monde. Vous pouvez aussi lui raconter un de vos échecs personnels pour lui montrer qu’on ne peut pas gagner ou réussir à tous les coups. Et puis, pas de panique... il ne s'agit pas d'un quinquennat ! Dans 12 mois, il aura une deuxième chance !