“Notre fille de 16 ans, on doit la limiter dans ses sorties. Si on l’écoutait, elle sortirait tous les soirs !” déplorent ces parents qui ne savent plus comment gérer leur adolescente, et qui plus est, ne sont pas sur la même longueur d’ondes quant aux interdits. Le père Joël Pralong, supérieur du séminaire de Sion (Suisse) et auteur de “Aimer sa famille comme elle est” (Éditions des Béatitudes, décembre 2018) conseille de compenser un interdit avec quelque chose de constructif.
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C’est bien de poser des limites à un adolescent, de préciser l’heure de rentrée sans négocier. Mais une chose est importante : il ne suffit pas d’interdire, mais de compenser ce temps par autre chose de constructif. Proposez-lui une activité avec vous, par exemple, si possible, quelque chose qu’elle aime. Et surtout ne tombez pas dans l’obsession de savoir où se trouve votre enfant, avec qui elle sort, ce qu’elle fait exactement, de contrôler tous ses mouvements, de dominer sa vie secrète.
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L’obsession n’éduque pas, elle creuse le lit des mensonges, de la colère, du repli sur soi, du rejet des parents. De toute façon, vous ne pouvez pas tout contrôler. Mieux vaut s’interroger avec elle, avec amour, patience et confiance, non pas où elle en est physiquement, mais où elle en est avec ses désirs, ses rêves, ses projets de vie, ses déceptions, et garder le mieux possible le dialogue. Ainsi vous l’éduquez à l’autonomie, à la responsabilité personnelle et à la vraie liberté. « Une attitude constamment répressive serait nuisible ; elle n’aiderait pas à se rendre compte de la gravité différente des actions et provoquerait du découragement ainsi que de l’irritation : “Parents, n’exaspérez pas vos enfants” (Ep 6, 4 ; Col 3, 21) ».
Et en cas de désaccord parental ?
“Entre mon mari et moi, c’est le désaccord dans la manière de la gérer : lui est strict avec des interdits, tandis que moi, j’essaie de comprendre, de négocier.” D’abord, prenez soin de votre couple et arrêtez de vous disputer à cause de vos enfants ; vous les déstabilisez alors qu’ils ont besoin de vous sentir solides et unis dans vos propos. Posez des limites qui ont du sens, et ne revenez pas en arrière. À l’intérieur du « parc », la maman peut consoler et discuter avec ses ados rebelles, mais n’ouvrez pas la barrière. Si vous avez de la peine à définir les limites, faites-vous aider par d’autres couples qui ont plus d’expérience que vous. Pourquoi ne pas former un groupe de parents d’ados pour vous épauler ensemble ?