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Bioéthique : « Dans ce débat il n’est pas seulement question de technique médicale »

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Pascal Brindeau.

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Agnès Pinard Legry - publié le 09/10/19
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Après des discussions souvent intenses, l’examen du projet de loi bioéthique s’achève ce mercredi 9 octobre à l’Assemblée nationale. « Je constate qu’un certain nombre de parlementaires, qui ne sont aujourd’hui pas majoritaires, transigent avec l’équilibre fondamental d’éthique français », déplore auprès d’Aleteia le député UDI, Pascal Brindeau.

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Si l’examen en première lecture du projet de loi bioéthique s’achève ce mercredi 9 octobre à l’Assemblée nationale, le débat est loin d’être clos. L’hémicycle a ainsi été le théâtre de vifs échanges, lundi 7 octobre, sur la question de l’élargissement du diagnostic préimplantatoire à la trisomie 21… qui a finalement été refusé. Pascal Brindeau, député UDI du Loire-et-Cher, revient pour Aleteia sur cette séance d’une grande intensité.


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Aleteia : Les discussions sur l’extension du diagnostic préimplantatoire (DPI) à la trisomie ont suscité de vifs débats, dans la soirée du 7 octobre, chez les députés. Que s’est-il passé ?
Pascal Brindeau : Nous savions que ces amendements permettant d’ouvrir le DPI à la recherche, notamment des facteurs de la trisomie 21, seraient évidemment sensibles car ils touchent à une question éthique importante. Ils posent la question de savoir si l’on va jusqu’à rechercher cette gêne sur des embryons considérés comme viables. L’idée de départ est d’éviter que des embryons non viables, c’est-à-dire provoquant une fausse couche, soient implantés in utero. Mais ce faisant nous sommes à la limite de l’eugénisme, aux portes du mythe de l’enfant dit sain. Cet amendement nous interpelle d’autant plus que ce diagnostic n’est pas sûr à 100%. Ce n’est pas parce qu’il a été diagnostiqué que le développement de l’enfant débouchera sur une pathologie avérée. Personnellement, j’ai regretté que ces amendements soient portés par des scientifiques qui ont le sentiment d’avoir une connaissance technique supérieure aux autres parlementaires.

“Ce projet de loi transgresse, par petites touches, l’équilibre éthique fondamental et augure pour demain de dangereuses dérives.”

Cela interpelle sur le rôle du député…
De fait, dès lors, si nous contestons leur point de vue, nous sommes automatiquement placés dans la catégorie du sentiment, au pire de l’obscurantisme. Et ça c’est contestable : le rôle du législateur est de savoir sortir de son expertise pour appréhender l’ensemble des éléments. Dans ce débat il n’est pas seulement question de technique médicale ou d’amélioration d’un ratio de fécondation in vitro, loin de-là. C’est malheureusement parce que certains ont tendance à l’oublier que ce projet de loi transgresse, par petites touches, l’équilibre éthique fondamental et augure pour demain de dangereuses dérives. C’est ainsi qu’on a autorisé, sous couvert d’une nécessité de faire progresser la science, des embryons chimériques animales. L’objectif initial n’est pas malsain mais nous sommes en train d’autoriser des choses qui peuvent amener à des dérives.

Quelle est votre inquiétude ?
Un certain nombre de parlementaires, qui ne sont aujourd’hui par majoritaires, transigent avec l’équilibre fondamental d’éthique français. C’est par exemple le cas quand on fait voter, ou qu’on essaye de faire voter, le principe d’automaticité de la reconnaissance a l’état civil d’une GPA faite à l’étranger ! On transige avec l’interdiction faite en France. Bien sûr que la situation interpelle mais il faut aussi rappeler que les personnes qui y ont recours le font en tout connaissance de cause. Si on inscrit dans la loi cette automaticité, c’est une digue qui tombe et qui mènera demain à la GPA.


ASSEMBLEE NATIONALE FRANCE
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