À l’abbaye de Fleury située à Saint-Benoît-sur-Loire, les moines fabriquent chaque année plusieurs tonnes de bonbons dans leur atelier de confiserie. Leur spécialité ? Les fameux “moinillons”. Des bonbons en forme de moines qui se dégustent au miel, au caramel au beurre ou aux fruits. Et non, grâce à eux, la gourmandise n’est plus un pêché… En sucre moulé, durs et croquants, déclinés en trois attitudes de prière avec sur chacun d’eux, les lettres SB pour Saint Benoît, les moinillons connaissent un beau succès. En effet, les bénédictins de l’abbaye de Fleury, fondée vers l’an 630 sur les bords de la Loire, fabriquent des confiseries en forme de petits moines. Chaque année, plus de 7 tonnes sont ainsi confectionnées dans l’atelier du monastère. Elles sont ensuite vendues principalement dans les boutiques avec des produits monastiques ou e-concept store comme Divine Box. “C’est le père Bruno, notre supérieur décédé en 2005, fils d’un confiseur, qui a eu l’idée en 1953 de créer notre atelier. Et l’idée des petits moinillons est venue assez rapidement… » explique à Aleteia le frère Philippe, responsable actuel de l’atelier.
Fondants et bien prononcés, les différents parfums sont composés de 60% de sucre de canne et de 40% de glucose. Ils sont tous naturels, à part la prune, le cassis ou la violette qui sont renforcés par un arôme et un colorant alimentaire. Après cuisson puis refroidissement, les moinillons sont séparés à la main et conditionnés en boîtes de fer de 280g ou en sachets de 160g. Les bonbons vendus en sachet (plus de 6.000 sachets par an !) demandent une finition supplémentaire : le glaçage. Pour cela, ils sont mis dans une turbine à dragée, avec du sirop de sucre ajouté, le tout mis en rotation sous un séchoir à air chaud.
Un savoir-faire “made in abbaye”
Ainsi, depuis 50 ans la communauté a développé un véritable savoir-faire en la matière. Les bonbons sont fabriqués artisanalement, dans le respect de la tradition. Ils bénéficient du prestigieux label “Monastic”. Créée en 1989 pour protéger le travail monastique, cette charte rassemble aujourd’hui près de 230 communautés religieuses en Europe en garantissant que les produits portant le label sont bien le fruit du travail de vrais monastères. “Et nous en sommes très fiers ! D’autant plus que notre travail est apprécié par les plus exigeants : nous sommes depuis plus de 30 ans le fournisseur du célèbre boulanger parisien Poilâne ! “, se réjouit le frère Philippe.
L’objectif pour la communauté ne repose cependant pas sur une stratégie commerciale digne des groupes alimentaires. Il est d’assurer des revenus nécessaires pour les travaux de construction de l’actuel monastère. Le tout dans l’esprit fidèle à la règle de Saint Benoît “ora et labora” (prie et travaille) qui s’articule autour de la prière autant que du travail.
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Pour la communauté, qui compte aujourd’hui 32 moines, “travailler à la confiserie revient à réaliser la volonté de Dieu. De plus, le travail d’emballage étant assez simple, il permet d’intégrer à l’équipe des frères anciens, qui gardent ainsi toute leur dignité”, confie le frère. Si tous affirment que la forme de leur bonbons a plus un aspect ludique qu’évangélique, ils ajoutent aussitôt que “l’un n’empêche pas l’autre !”.