Il a perdu son père quand il avait 13 mois. Dimanche 6 octobre, Emmanuel Le Pargneux, 20 ans, a partagé son témoignage devant des dizaines de milliers de personnes lors de la manifestation du collectif “Marchons Enfants”. Il revient pour Aleteia sur l’absence de figure paternelle et les questions qu’il n’a cessé de se poser.« S’il est bien un combat pour lequel je me suis senti obligé de mobiliser, c’est celui-ci ». Emmanuel Le Pargneux, étudiant en troisième année de sciences politiques à Lyon, a choisi de témoigner, ce dimanche 6 octobre, devant des dizaines de milliers de personnes venues manifester contre le projet de loi bioéthique. Aujourd’hui âgé de 20 ans, le jeune homme a perdu son père à l’âge d’un an. « J’ai grandi toute ma vie sans père, avec ma mère », raconte-t-il. « Cela a été un événement majeur de ma vie. Avec maman, nous avons rencontré beaucoup de difficultés. Élever seule un enfant alors qu’on avait le projet de l’élever à deux, c’est difficile ».
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Il revient pour Aleteia sur les questions qu’il s’est longtemps posées : « Pourquoi je ne suis pas pareil que mes camarades ? Pourquoi mon père n’est pas là ? ». « Ce sont des questions de petit garçon qui viennent automatiquement. On voit très bien la différence avec la situation des autres qui amène de la souffrance, mais aussi de la réflexion », se souvient-t-il. « Maman a essayé de prendre le rôle du père et de la mère mais ce n’est pas possible. Une maman n’a pas cette paternité-là ». Se décrivant comme un enfant turbulent, il affirme que tout garçon, et toute fille, a besoin d’une figure masculine.
« Vers quelle civilisation voulons-nous aller ? »
« J’ai manqué de père mais j’ai pu me reporter sur d’autres références masculines de mon entourage comme des oncles, les pères de certains de mes amis », reconnaît-il. « Le père n’est pas une personne lambda. Il vous transmet un héritage génétique et biologique, un physique, des traits de caractère ». En ne reconnaissant pas le rôle complémentaire du père et de la mère, « on refoule notre anthropologie propre, à savoir la généalogie de chacun : on est issu d’un homme et d’une femme. Derrière le père, il y a toute une généalogie », assure le jeune homme, avant de poser cette question : « Vers quelle civilisation voulons-nous aller ? »
Parce qu’on assiste aujourd’hui à « un déni de paternité », Emmanuel Le Pargneux a créé une association baptisée « La voix des sans père » afin de rassembler « tous ceux qui ont grandi sans père pour cause de décès ou de séparation ». Il affirme avec force : « Accepter que des enfants naissent sans père est une mesure inadmissible ».