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Pourquoi dit-on “devoir une fière chandelle à quelqu’un”

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Axelle Partaix - publié le 04/10/19
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Notre culture et notre langue française sont fortement influencées par nos racines chrétiennes. Découvrez ces expressions que nous utilisons souvent sans soupçonner qu’elles puisent leur origine dans la tradition religieuse. Aujourd’hui : “Devoir une fière chandelle à quelqu’un”.

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Chandelles, cierges et bougies sont depuis toujours des objets de grande portée symbolique dans la religion chrétienne. On fait brûler un cierge pour les grands moments liturgiques : Pâques, Avent, baptêmes, funérailles… mais aussi pour accompagner une prière ou un remerciement. C’est l’une des manifestations les plus fréquentes et les plus anciennes de la piété populaire. Leur lumière étincelante rappelle les paroles de Jésus : “Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie”. (Jn 8, 12). Leur flamme s’élève vers le ciel, comme pour y porter la prière de ceux qui les ont allumés. 

Si déposer un cierge ou une petite bougie dans une église ne vous coûtera que quelques euros, cela n’a pas toujours été le cas. Avant que la fée électricité n’atteigne nos villes, nos quartiers et nos maisons, avant que ne soient découvertes la paraffine et la stéarine (XIXe siècle) permettant de fabriquer des bougies de qualité et à prix accessible, les chandelles représentaient la seule source d’éclairage et coûtaient fort cher. On prenait grand soin d’économiser ces objets de valeur que l’on n’allumait pas pour le seul plaisir d’une soirée cocooning ou en amoureux. Au Moyen Âge, les citoyens ordinaires devaient se contenter de bougies de suif qui produisaient une odeur âcre et une épaisse fumée. Les bougies en cire d’abeille, chères et rares, étaient essentiellement réservées à l’usage des seigneurs et du clergé.



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Faire brûler un cierge dans une église en l’honneur de Dieu, de la Vierge ou d’un saint avait donc un certain prix. Ces chandelles étaient plus ou moins belles ou de grande taille selon le degré d’importance que l’on accordait aux grâces demandées ou obtenues et les moyens de la personne concernée.
Dans son Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes* (1842), Pierre-Marie Quitard rapporte que les grands seigneurs offraient des cierges égaux à leur corps, en poids et en longueur, cela s’appelait
donner son pesant de cire. Louis XI se fit remarquer plusieurs fois par cette dévotion.

« Concrétiser » la prière

C’est de cette tradition qu’est née au milieu du XVIIe siècle l’expression devoir une belle chandelle à Dieu ou à la Vierge, utilisée lorsque l’on échappait à un danger ou que l’on voyait l’un de ses vœux exaucés. L’expression a évolué au XVIIIe siècle en devoir une fière chandelle à Dieu, l’adjectif fière ayant le sens de grande, importante. Par la suite, elle s’est étendue à toute personne qui rendait un grand service à son prochain. Elle a conservé l’idée de reconnaissance sans qu’un cierge soit forcément allumé.


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Si l’expression s’emploie aujourd’hui au sens figuré, allumer un cierge ou une bougie dans une église reste un geste très courant, c’est une manifestation de foi, il permet en quelque sorte de « concrétiser » la prière. Et parce que les églises aussi se mettent à la technologie, il est même possible d’allumer un cierge à distance depuis son écran d’ordinateur ou de téléphone et d’y joindre une intention de prière.


*Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, en rapport avec des proverbes et des locutions proverbiales des autres langues, P.M. Quitard , P. Bertrand Libraire-Editeur (Paris), 1842.


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