La mission “ad gentes” n’est pas seulement réservée aux lointains confins, elle est une dimension “essentielle” de la foi catholique. Ce sont des propos de Mgr Giampietro Dal Toso, président des Œuvres pontificales missionnaires, prononcés devant les évêques canadiens et rapportés par l’agence Fides le 24 septembre.
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Les cloches sonneront-elles encore demain en Europe ? Difficile parfois d’en conserver l’espérance alors que les jeunes européens se détournent de plus en plus de la religion. Si ceux de Pologne se revendiquent à plus de 80% catholiques, ils ne sont pas plus d’un sur quatre en France et seulement 22% en Belgique. Dans la grande majorité des pays européens, plus de la moitié de la population déclare même n’avoir aucune affiliation religieuse.
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En Europe, le nombre de chrétiens semble se réduire à une peau de chagrin, a déploré Mgr Dal Toso devant les évêques canadiens. Cette hémorragie est nettement visible en Allemagne, a-t-il pointé, où l’on prévoit qu’en 2060, les chrétiens seront deux fois moins nombreux qu’aujourd’hui. Cela tient pour lui à une raison simple : les jeunes parents ne font plus baptiser leurs enfants. En conséquence de quoi, les catholiques allemands — aujourd’hui 23 millions — devraient être à peine plus de 10 millions pour une population totale de 70 millions de personnes.
L’Église grandit par son témoignage
Face à cela pourtant, le piège est de se résigner. Le pape François encourageait récemment à ne pas avoir peur ni honte de ne constituer plus qu’un petit groupe de catholiques, pourvu que l’on continue à témoigner fidèlement de sa foi. Et il prenait l’image du sel ou du levain : pas besoin d’en mettre trop pour que l’ensemble du pain lève ou ait du goût. Être chrétien, aime encore souvent rappeler le pontife selon des mots de saint François d’Assise, c’est “prêcher toujours l’Évangile. Et, si c’est nécessaire, aussi par les paroles”. Car, toujours selon le Pape, ce n’est pas par prosélytisme que l’Église grandira mais par sa capacité d’attraction, et donc par le témoignage de ses membres.
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Ne pas se résigner ne veut pas dire ne rien changer du tout. Au contraire, a souligné le secrétaire adjoint de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, il faut à l’Occident un sursaut missionnaire. Notre époque impose la missio ad gentes, c’est-à-dire l’annonce de la foi à ceux qui ne croient pas. Mais, il ne suffit pas de simplement vouloir que l’Église soit missionnaire, encore faut-il savoir nommer en toute vérité l’objectif de la mission. Pour Mgr Dal Toso, cet objectif est simple : il faut apprendre à se tourner vers nos contemporains pour leur annoncer que le Christ est mort et ressuscité pour le Salut des hommes. Dans un deuxième temps, il sera alors possible de constituer de nouvelles communautés chrétiennes.
Cette première annonce — ou kérygme — tient d’ailleurs une place de premier choix dans le discours du pape François. Depuis sa première exhortation apostolique Evangelii gaudium (2013) jusqu’à celle post-synodale dédiée aux jeunes Christus vivit (2018), le pontife argentin la met au centre de toute activité évangélique. C’est la chose la plus importante, selon lui, celle qu’il ne faut “jamais taire”.
“Rien de plus solide” que le kérygme
Le kérygme est ainsi résumé par le souverain pontife : “Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer”. Avec cette annonce, a-t-il martelé dès le début de son pontificat, “rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus consistant et de plus sage”.
C’est pourquoi, le Mois missionnaire extraordinaire voulu par le pape argentin pour le mois d’octobre 2019 arrive donc à point nommé, a estimé Mgr Giampietro Dal Toso. La tentation existe parfois de considérer la mission comme “une dimension en plus” de la foi catholique, a-t-il reconnu, alors que la mission est absolument “essentielle”. D’où l’importance de comprendre selon lui le lien entre la “pastorale ordinaire” et la “pastorale missionnaire”.
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“La sensibilisation missionnaire n’est pas une chose à part par rapport à la pastorale, a-t-il martelé, mais elle en est en quelque sorte le sommet”. Les Œuvres pontificales missionnaires veulent justement servir à cela, a-t-il assuré. Le Mois missionnaire extraordinaire doit donc permettre ““d’aider la pastorale ordinaire à trouver dans le missionnariat une force ultérieure qui la pousse au-delà”.
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