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« Pour saint Vincent de Paul là où se trouve le pauvre, se trouve le Christ »

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Maraude dans Paris.

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Agnès Pinard Legry - published on 26/09/19
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Il aura passé sa vie au service des plus pauvres. Fêté par l’Église catholique le 27 septembre, saint Vincent de Paul était un homme engagé dont l’œuvre ne cesse d’inspirer les nouvelles générations, comme les jeunes bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

Apôtre de la charité, saint Vincent de Paul a profondément marqué son époque, la France du XVIIe siècle, mais aussi celle d’aujourd’hui. Sa vie donnée au service des plus pauvres a été source d’inspiration pour de nombreuses associations et congrégations, dont la Société de Saint-Vincent-de-Paul qui compte aujourd’hui quelque 17.000 bénévoles dont Yoen Qian-Laurent, 27 ans, membre de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul jeunes de Saint-Étienne-du-Mont (Paris). « Les maraudes que nous organisons avec l’association nous permettent de venir en aide aux personnes de la rue en apportant du thé, du café, des sandwichs… Mais nous ne sommes pas dans une relation verticale d’aidant vers l’aidé », confie le jeune homme à Aleteia. « Nous sommes là pour se faire frères et sœurs des personnes de la rue. Avec cet horizon hérité de saint Vincent de Paul, nous sortons de cette asymétrie de la relation ». Rencontre.

Aleteia : En quoi la figure de saint Vincent de Paul est-elle inspirante pour des jeunes aujourd’hui ?
Yoen Qian-Laurent : À titre personnel je vois deux éléments particulièrement frappant dans la vie de saint Vincent de Paul. La première est la place centrale, essentielle qu’il a accordé aux pauvres. Il faut bien avoir à l'esprit qu'au début du XVIIe, la pratique religieuse était plus rigide qu’aujourd’hui. Et pourtant saint Vincent écrit : « S’il faut quitter l’oraison [prière] pour aller à ce malade, faites-le et ainsi vous quitterez Dieu à l’oraison et vous le trouverez chez ce malade. C’est quitter Dieu pour Dieu ». En d’autres termes, si le dimanche un pauvre a besoin d’aide, il explique qu’il faut aller à sa rencontre. C’est une profonde vérité dans le rapport à la foi. Cela ne consiste pas à dire qu’aller à la messe est moins important mais il raccroche les actes liturgiques à la finalité de notre foi à savoir l’amour, la charité, qui est au cœur de l’Évangile. La prière et la messe ne sont pas des excuses pour se défausser de son devoir de charité envers le plus pauvre. Pour saint Vincent de Paul là où se trouve le pauvre, se trouve le Christ. Le second élément, que reprendra d’ailleurs Frédéric Ozanam, est la dimension politique de son action : saint Vincent n’a pas hésité à parler aux grands de son temps pour mobiliser au-delà de sa paroisse. Je trouve cela particulièrement intéressant pour des catholiques français qui ont tendance à séparer vie de charité et vie politique. Mais comment être charitable sans se soucier de justice sociale ?

Saint Vincent de Paul est souvent qualifié d’« apôtre de la charité ». Quelle place accordez-vous à cette vertu ?
Une chose est certaine pour moi : il n’y a rien de mieux que l’exemple, l’incarnation pour témoigner de ce en quoi on croit. On peut aligner tous les arguments théologiques possibles pour démontrer la nécessité de tel ou tel article de foi, rien ne remplace la charité. La foi s’allume, on commence à croire en vivant d’amour, en étant aimé, en se laissant rencontrer et en montrant cette misère qui est en nous aux autres. C’est par la charité qu’on entre dans l’Église.

"Nous, jeunes chrétiens, devons trouver notre carburant dans l’Évangile."

En quoi la radicalité de saint Vincent de Paul trouve-t-elle un écho auprès des jeunes ?
Nous sommes aujourd’hui dans une période d’incertitude politique, économique et sociale : nos sociétés courent de plus en plus vite vers le mur, on note un accroissement de plus en plus marqué des inégalités, le phénomène de migration s’accélère… Comme chrétien nous avons une double responsabilité immense : nous devons aider les plus pauvres, les plus démunis. Il est urgent qu’il y est une conscientisation et un engagement dans la durée auprès de ces personnes. Notre deuxième responsabilité est de faire vivre une forme d’espérance en ces moments très sombres. Quand bien même l’effet de nos actions quantifiées peut paraitre dérisoire à l’échelle globale, il est essentiel de le faire. Nous, jeunes chrétiens, devons trouver notre carburant dans l’Évangile, dans les paroles du Christs et les faire vivre.

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