Une personnalité comme celle de Jacques Chirac ne laisse personne indifférent, les hommages qui se multiplient suite à l’annonce de sa mort aujourd’hui le démontrent bien. Parmi tous les souvenirs ou anecdotes concernant cette figure politique française restera en filigrane son attention toute particulière portée aux personnes handicapées ou fragiles, lui qui fut touché de près dans sa vie privée.
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Tous les Français aujourd’hui ont une pensée pour cet homme politique qui a fait partie du paysage politique de ces quarante dernières années. Mais beaucoup ignorent son drame intime, celui qui lui a sans doute ouvert les yeux sur la maladie et la fragilité. Morte en 2016, à l’âge de 58 ans, Laurence était la fille ainée de Jacques et Bernadette Chirac. Éminemment discrets sur la maladie de leur fille, malgré une vie publique et médiatique intense, Jacques Chirac le confiera en 2006 à Pierre Péan, “c’est le drame de ma vie”. (L’Inconnu de l’Élysée aux éditions Fayard). Dans ce livre de confidences et de fin de règne, il reconnaîtra là son principal échec ne pas avoir réussi à sauver sa fille de l’anorexie qui la rongeait encore à l’époque, “peut-être aurais-je dû faire plus, psychologiquement parlant”, soufflera-t-il.
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À la suite d’une méningite contractée à l’été 1973, alors que son père est ministre de l’Agriculture, Laurence, étudiante à l’époque, va s’enfermer dans la spirale de l’anorexie mentale qui ne la quittera plus jusqu’à sa mort, en 2016. Des années durant, l’animal politique va s’astreindre à venir déjeuner tous les jours avec elle, qu’il prenne ou pas un autre déjeuner officiel ensuite ! Lorsqu’elle débutera des études de médecine (qu’elle ne finira jamais), c’est son père qui lui trouvera un stage dans le service du professeur Lejeune. Ses nombreuses tentatives de suicide dans les années 1990 ne feront jamais déroger Jacques Chirac de son rôle de papa protecteur. Non, il n’exposera pas sa fille médiatiquement, quoiqu’en disent ses communicants qui le poussent à “vendre” son image de bon père de famille.
De ce couple de parents sensibilisés à la maladie et demeurant alors à l’Élysée, résultera sans aucun doute l’attention particulière portée par son épouse Bernadette Chirac au lancement, au cœur de Paris, de « la maison de Solenn », un établissement médical consacré à l’accueil des adolescents souffrant de dépressions nerveuses et de troubles du comportement alimentaire. Aujourd’hui une cinquantaine d’établissements identiques maille l’Hexagone.
Selon le souhait de son épouse Bernadette, Jacques Chirac sera inhumé au cimetière du Montparnasse dans le caveau où repose déjà leur fille aînée Laurence.