Bien que de bonnes fées interviennent dans cette histoire, il ne s’agit pas d’un conte légendaire, comme son nom porte à croire, mais d’une aventure 100% humaine à quelques kilomètres de Paris, en Seine-et-Marne. Tout commence en 1987, lorsque le Professeur Jérôme Lejeune, Geneviève Poullot et Marie-Noëlle Couderc, la directrice actuelle, décident de créer une structure d’accueil et d’hébergement pour venir en aide aux femmes enceintes en difficulté. Une mission qui n’a de cesse, depuis 30 ans, de porter des fruits… dont plus de 3.000 en chair et en os !« À l’âge réel d’un mois, l’être humain mesure quatre millimètres et demi. Son cœur minuscule bat déjà depuis une semaine, ses bras, ses jambes, sa tête, son cerveau sont déjà ébauchés. À deux mois d’âge, il mesure de la tête à la pointe des fesses quelques trois centimètres. (…) Chacun de nous a été un Tom Pouce dans le ventre de sa mère et les femmes ont toujours su qu’il y avait une sorte de contrée souterraine, une sorte d’abri voûté avec une lueur rougeâtre et un bruit rythmé dans lequel de tout petits humains menaient une vie étrange et merveilleuse. » Tels sont les mots du Professeur Jérôme Lejeune, cofondateur de l’association La Maison de Tom Pouce, pour décrire la vie naissante du tout petit dans le ventre de sa mère. Le respect de la vie, depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle, a été et est encore aujourd’hui le moteur et la raison d’être de cette association dont la vocation est d’accueillir et héberger toute femme enceinte en difficulté dès le premier mois de sa grossesse.
Une œuvre d’une fécondité exceptionnelle
À l’origine de l’association, il y a ce désir de protéger la vie dès sa conception et de venir en aide aux futures mères, mais aussi, plus concrètement, le don d’une maison, toute équipée, située en Seine-et-Marne, dans la Brie. Car en 1987, l’association ne bénéficie d’aucune subvention publique. C’est dans cette maison que sont accueillies la première année d’abord deux puis dix femmes enceintes. Aujourd’hui, elle héberge douze futures mères. Mais la mission de la Maison de Tom Pouce ne s’arrête pas là : en 2008 ouvre une deuxième maison, désormais dédiée à l’accueil de neuf mamans avec leur bébé. En 30 ans, la Maison de Tom Pouce a ainsi vu naître plus de 3.000 enfants.
Les 24 salariées, composées entre autres d’éducatrices, de veilleuses de nuit et d’une psychologue, s’efforcent d’apporter soutien et réconfort à des mères en grande difficulté, de les accompagner dans leurs démarches administratives, de les soutenir dans l’exercice de la parentalité, de leur redonner confiance en elles, de leur apprendre à devenir autonomes, et, lorsque cela est possible, de maintenir ou retisser le lien avec le père de l’enfant et/ou la famille. Un investissement de chaque instant de la part de l’équipe éducative, qui a, selon les mots de Marie-Noëlle Couderc, la directrice, « les pieds sur terre mais la tête dans les étoiles » lorsqu’elle contemple les fruits de leur engagement.
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Pour Marie-Noëlle Couderc, « c’est de l’entraide, animée de bienveillance, c’est une aventure humaine où la vie est en jeu : la vie des jeunes femmes, la vie de l’enfant qui arrive, et la vie de toute une famille ! Et pour une seule maman, c’est important qu’on soit là », affirme-t-elle en confiant une parole du Christ qui personnellement l’a toujours guidée : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
Un projet inédit
Depuis sa création, la Maison de Tom Pouce est une des rares structures en France à accueillir les femmes enceintes sans condition et souvent en urgence : majeures ou mineures, avec ou sans papiers, quelque que soient leurs ressources ou leur nationalité, dans le cadre de la protection maternelle et infantile. « Il existe bien des centres maternels, explique Marie-Noëlle Couderc, mais ils n’accueillent généralement les futures mamans qu’à partir du septième mois de grossesse. Une des spécificités de la Maison de Tom Pouce, c’est de les accueillir et de les accompagner dès les premières semaines de grossesse ».
Autre particularité de l’association : la prise en charge de mineures, en lien avec les services sociaux et le juge des enfants. Au vu des responsabilités qui incombent à ce type de structure, il y en a très peu sur le territoire, mais ce désir d’accueillir sans condition est une des valeurs fondamentales de l’association, inspirée, comme le rappelle Marie-Noëlle Couderc, par l’exhortation du Christ : « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non” » (Mt 5, 37).
Une œuvre inédite donc, de par son engagement plein et entier auprès des jeunes mères démunies, qui perdure principalement grâce aux dons.
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