Après 55 ans de silence, le carillon de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse sonnera à nouveau l’angélus à partir de ce samedi 21 septembre. Récit d’une renaissance.
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Elles sont dix-sept. Fondues en 1922, ces cloches constituent le carillon de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. Situées entre les deux beffrois, elles étaient à l’origine actionnées manuellement à l’aide d’un clavier en bois à touches plates et d’un pédalier situé dans une chambre juste en-dessous des cloches. Elles se sont tues en 1962. Un dispositif électrique de commande à distance pour les principales cloches avait alors été mis en place, laissant le carillon à l’abandon.
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À Toulouse, plus grand monde ne se souvient de son chant. Quelques églises voisines du centre ville de Toulouse continuent néanmoins de sonner l’angélus. Mais la cathédrale se tait. Elle n’a cependant pas dit son dernier mot. Coïncidence du calendrier ou providence, vingt-sept ans jour pour jour après l’installation de deux grosses cloches (Marie et Cécile), le carillon résonnera à nouveau le 21 septembre. Les cloches qui sonnent en volée seront lancées, puis laisseront la place au carillon comme une façon de l’accueillir à nouveau dans l’ensemble campanaire de Saint-Étienne.
Grâce à la dynamique association des amis de la cathédrale, les travaux de rénovation ont consisté en « la remise en état des moteurs assurant le tintement, l’installation d’un nouvel automate qui permet de piloter l’ensemble campanaire et la possibilité de programmer différentes mélodies », précise Jean-Yves Mellinger son président. Enfin, un clavier électronique a été installé dans la grande sacristie. Les organistes y ont donc un accès plus facile.
De fait, trois fois par jour, le carillon sonnera l’angélus, marquant ainsi la journée de travail. « En rythmant les heures, l’église anime la vie du quartier. Elle se rend ainsi visible », témoigne l’abbé Simon d’Artigue, curé de la cathédrale. Mais ce n’est pas tout. Le carillon changera de mélodie selon les temps liturgiques. Ainsi, pendant l’Avent et le Carême, les mélodies seront plus sobres. Joyeuses pendant le temps pascal, elles prendront une tonalité plus mariale en octobre et mai, mois traditionnellement dédiés à la Vierge Marie. « Elles veulent signifier que le temps est différent », poursuit l’abbé. Temps ordinaire majoritairement, mais festif ou retenu selon les fêtes. Ces instants musicaux de deux à six minutes pourront être entendus juste après l’angélus. Par exemple, pour la Nativité, elles ont pour nom « nadalet», petit Noël en occitan. En effet, pour Alain Jouffrey, spécialiste de l’art campanaire et expert à l’UNESCO, « la cloche parle la langue du pays. Elle donne à la communauté le sens profond d’une appartenance et d’une identité ».
En remettant le carillon à l’honneur, l’église mère, telle une maman qui appelle régulièrement ses enfants à la prière, montre que la foi s’incarne dans le quotidien.