La ville de Jéricho en pleine oasis est restée célèbre dans l’Ancien Testament pour ses hauts remparts s’effondrant au son des trompettes ; des assaillants israélites menés par Josué viennent de prendre la ville pourtant puissamment fortifiée. Mais Jéricho, c’est aussi avec le Nouveau Testament, la guérison miraculeuse d’un aveugle par Jésus, la conversion de Zachée perché sur son sycomore…
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Une clameur qui n’avait jamais encore été entendue fit vibrer le sol et toutes les fondations de la ville de Jéricho. Soudain, un bruit assourdissant de corne de bélier se fit entendre au pied des murailles de la ville assiégée par le peuple d’Israël. Cela faisait une semaine que, selon les injonctions divines, Josué et ses hommes avec l’Arche d’Alliance ne cessaient de faire le tour de la ville de Jéricho ; sept fois de suite le même cercle jusqu’à ce fameux septième jour où un seul cri unanime fut poussé…
Alors, les trompettes retentirent et les murailles réputées pourtant imprenables s’écroulèrent spontanément sous la clameur « le rempart s’effondra sur place. Alors le peuple monta vers la ville, chacun droit devant soi, et ils s’emparèrent de la ville », nous rapporte le Livre de Josué dans l’Ancien Testament. La ville de Jéricho, une oasis au cœur du désert à une dizaine de kilomètres de la mer Morte et une vingtaine de Jérusalem, venait de tomber aux mains des tribus israélites, une victoire de la foi, et non des armes, sous protection et volonté divine.
Jéricho, un don de Dieu
Jéricho, cette ville très ancienne dont les premières occupations remontent au Xe millénaire, avait toujours attiré les populations pour ses richesses dues à sa végétation luxuriante. À cette époque, nous dit la Bible, une source fertile alimentait la ville où l’ombre de ses nombreux palmiers se projetait sur les hauts remparts au cœur de cette oasis réputée et jalousée. Aussi n’était-il pas fortuit que le récit biblique fasse, de ce lieu même, l’endroit de la concrétisation de la promesse divine ; Jéricho apparaît comme une ville prospère parmi des lieux désertiques, un don divin qui fut au son des trompettes accordé au peuple d’Israël en raison de sa foi selon ce rituel de sept jours qui n’est pas sans rappeler les sept jours de la Création.
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Cependant, à la lecture de la Bible (Js 6, 17-21), l’envers du décor après la prise de la ville peut aujourd’hui heurter quelque peu notre conscience moderne, n’est-il pas, en effet, précisé : « Ils vouèrent à l’anathème tout ce qui se trouvait dans la ville, l’homme comme la femme, le jeune comme le vieillard, de même que le bœuf, le mouton et l’âne, les passant tous au fil de l’épée »… Mais, il convient de garder à l’esprit, qu’en ces temps anciens et parfois encore très proches, de telles pratiques étaient courantes et le corollaire inévitable de toute victoire affirmée.
Jéricho, une ville enviée…
Avec cette victoire, Jéricho poursuivra sa riche destinée, et au IIe siècle av. J.-C., elle deviendra la résidence d’hiver privilégiée des rois asmonéens avant que l’occupant romain ne l’investisse à son tour. Lieu de villégiature romaine, Jéricho fut aussi convoitée par la belle Cléopâtre. Ainsi, lorsque le célèbre empereur romain, Marc Antoine, au Ier siècle av. J.-C., tombera amoureux d’elle, celle-ci n’hésitera pas à obtenir, au nom de son amour, un certain nombre de terres, dont celles si prospères de Jéricho. La reine saura en faire bon usage en les louant à son tour à Hérode le Grand qui en tirera grand profit. Hérode agrandira, en effet, la ville en faisant bâtir en cette célèbre ville de Jéricho de somptueux palais aux jardins plus luxuriants les uns que les autres…
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Les miracles de Jéricho
Ville sainte de l’Ancien Testament, enviée pour ses richesses, Jéricho sera surtout dans le Nouveau Testament étroitement liée à Jésus qui y accomplira deux miracles, signe que cette ville depuis l’époque de Josué jouissait de la faveur divine. Le premier miracle est fort connu et concerne l’aveugle dit de Jéricho (Lc 18, 35-43) : Un aveugle qui avait, en effet, entendu que Jésus passait non loin de lui s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! ». Touché par sa foi, Jésus lui répondit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit alors : « Seigneur, que je retrouve la vue. » Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé ». L’aveugle recouvrit la vue immédiatement comme les murailles aveuglant l’humanité s’étaient, elles aussi, effondrées par la foi.
C’est encore la clairvoyance qui marque le deuxième miracle de Jésus à Jéricho avec Zachée, un collecteur d’impôts fort riche, et qui en raison de sa petite taille s’était perché en haut d’un sycomore pour mieux apercevoir Jésus entrant dans la ville (Lc 19, 5-10). Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Dès cet instant, Zachée se convertit et restitua tous les biens qu’il avait perçus de manière indue. Jésus affirma alors : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Un message d’espérance lancé depuis la ville de Jéricho qui doit plus que jamais résonner encore de nos jours…