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À la fin du XIVe siècle, Agnolo Gaddi est appelé par les frères mineurs à peindre le chœur de l’église Santa-Croce de Florence, la plus grande des églises franciscaines. S’inspirant de la Légende Dorée, de Jacques de Voragine, il réalise un cycle de huit fresques, offrant à la méditation des fidèles une illustration de l’histoire de la Sainte Croix.
D’après la tradition, sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, retrouve la croix du Christ à l’occasion d’un voyage à Jérusalem, au Calvaire, à l’endroit où sera construit le Saint-Sépulcre.
La croix du miracle
Sur un même panneau, le peintre retrace deux événements successifs, comme en une bande dessinée médiévale. Sur la partie droite, Hélène découvre la croix, à gauche, elle en vérifie l’origine en en touchant une femme à l’agonie. Trois croix avaient été dégagées, la malade recouvre la santé au contact d’une seule, prouvant qu’elle était bien celle de la Passion, seule capable de réaliser un miracle. Semblant sortir de son sommeil, la malade se redresse. Les deux autres croix, celles des larrons, sont laissées sous le lit. L’histoire évoque aussi un mort que la proximité de la croix aurait ressuscité.
La foule se presse, compacte et grave, autour de la mère de l’Empereur, dans une atmosphère recueillie. Hélène porte une robe rouge, couleur du pouvoir qu’elle détient. Les autres personnages portent tous des vêtements soignés, à la hauteur du caractère exceptionnel de l’instant. Les élégants drapés sont de couleurs variées, plus claires. Réalité historique ou tradition, seule compte ici la foi dans le Christ, dont le sacrifice sur la croix a permis de sauver les hommes, et l’infini respect des grands et du peuple pour le bois de la croix.
La spiritualité de la vie quotidienne
Un étonnant paysage occupe la partie supérieure. Les arbres voient presque leurs feuilles se confondre avec le ciel sombre, près de rochers aux formes issues d’une fertile imagination. À l’écart, un lion se repose à l’entrée d’une grotte, tandis qu’un paysan garde ses animaux, comme un rappel de la place de la nature dans la vie des franciscains, commanditaires de l’œuvre.
Deux moines, apparemment indifférents à la scène, ou ignorants de son existence, vaquent à leurs occupations. L’un pêche, l’autre tire de l’eau d’un puits. Un hommage à l’humble travail des disciples de saint François et à la spiritualité de leur fondateur, lien avec le thème principal de la fresque : « C’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »