La première semaine d’école est passée, et les devoirs commencent à s’étaler sur les pages des agendas scolaires. Deux mois de vacances obligent, ou une entrée en CP, et vous découvrez, ou redécouvrez ces instants oubliés où la relation parent-enfant peut très vite passer d’une complicité admirative à une exaspération sans borne. Instaurer d’entrée de jeu quelques règles faciles permet de mettre toutes les chances de son côté pour que le travail à la maison ne soit pas une corvée mais un beau moment d’échange.
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En France, les mères sont très investies dans le travail à la maison. Selon une étude de l’Insee, quasiment toutes les mères d’enfants de primaire déclarent s’occuper des devoirs. Au collège, 90% des mères d’élève de quatrième aident aux devoirs, puis elles sont 80% pour les élèves en troisième. Alors autant mettre à profit ces instants consacrés à vos enfants pour que ce temps soit de qualité.
Fixer un horaire
Que cela soit après le goûter, après l’étude ou après le dîner selon votre emploi du temps, essayez de déterminer un temps pour les devoirs qui soit fixe et de vous y tenir tous les jours. Une manière d’instaurer un rituel, qui donne à l’enfant une habitude, plus difficilement contestable que si l’heure des devoirs est aléatoire. Pour les week-ends, tâchez de trancher à l’avance s’il fera ses devoirs le vendredi soir ou le samedi, pour éviter les sueurs froides du dimanche soir en ouvrant le cahier de textes.
Déterminer un lieu
Un enfant a besoin de repères. Décidez du lieu qui est le plus pratique pour vous et le plus calme pour lui : sa chambre, le bureau ou la cuisine… et ne changez plus ! Selon son âge et ses besoins, ne soyez pas forcément à côté de lui, mais proche et disponible. En CP, un enfant ne peut pas être autonome, il ne sait pas lire les consignes ! En revanche, en 6ème, l’objectif est que l’enfant apprenne à faire seul ses devoirs. Les parents sont là en cas de besoin ou pour faire réciter une leçon ou une poésie.
S’organiser
Pour les travaux d’écriture, privilégiez un cahier de brouillon qui reste à la maison plutôt que des feuilles volantes. Vous pourrez ainsi revoir là où votre enfant avait fait des erreurs et le réinterroger. Si vous avez des enfants plus jeunes qui n’ont pas encore de devoirs, expliquez-leur que vous devez être présente aux côtés des plus grands et que c’est un moment où ils ont besoin de calme.
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Si vous avez plusieurs enfants qui ont des devoirs, essayez de les accompagner en même temps, ils seront plus motivés : l’un pourrait avoir du mal à se concentrer si l’autre est en train de jouer dans la pièce d’à côté. Idéalement, qu’ils ne soient pas non plus installés côte à côte, ils pourraient se gêner.
Donner les bons réflexes
S’avancer lorsque c’est possible, cocher le travail lorsqu’il est fait, vider son taille-crayon quand il est plein, demander un tube de colle quand il est vide, ranger son cartable… sont autant de réflexes qu’un enfant est tout à fait capable d’acquérir et il gagne ainsi en autonomie.
Découvrir son enfant
Les devoirs, c’est le moment où l’on découvre son enfant en tant qu’élève. On constate progressivement un autre aspect de sa personnalité : les matières qu’il aime, sa manière de travailler, de gérer les échecs, les frustrations… Et il y a tellement d’occasions de s’émerveiller : de ses capacités, de ses progrès, de sa mémoire, de sa curiosité, de la pertinence de ses questions… Avec un regard positif, bienveillant, et beaucoup de patience, les devoirs à la maison peuvent finalement être le lieu d’une nouvelle complicité, moins dans l’affect, plus dans l’intellect, mais toute aussi riche.
Débuter par une prière
Pourquoi ne pas commencer les devoirs par une petite prière, même une seule phrase, afin de confier ce moment au Seigneur ? Cela permet d’abord à l’enfant d’accéder à son intériorité après l’agitation du goûter ou du retour à la maison. Et avoir une pensée pour Dieu à ce moment-là peut se révéler d’un grand secours. Vous pouvez simplement lui demander d’éveiller l’intelligence de votre enfant, lui demander son aide pour garder votre calme, le remercier lorsque tout va bien… Saint Jean Bosco, grand pédagogue auprès des jeunes des quartiers défavorisés de Turin au XIXe, affirme dans une lettre à ses confrères : « Il est toujours plus facile de s’irriter que de patienter, de menacer un enfant, que de le persuader ! », et plus loin : « Puisqu’ils sont nos enfants, éloignons toute colère, quand nous devons corriger leurs manquements, ou du moins modérons-la pour qu’elle semble tout à fait étouffée. Pas d’agitation dans notre cœur, pas de mépris dans nos regards, pas d’injures sur nos lèvres ». Une loi de l’amour qui peut être particulièrement utile dans ces moments-là.