Construit par les migrants, Maurice a su bâtir un “projet commun” malgré les “différences”, a salué le pape François le 9 septembre 2019 devant les autorités de ce pays. Il a par ailleurs exhorté à ne pas “succomber à la tentation d’un modèle économique idolâtre”.
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Après avoir présidé la messe au monument de Marie-Reine-de-la-Paix puis déjeuné avec les évêques de la Conférence épiscopale de l’océan Indien, le chef de l’Église catholique s’est recueilli au sanctuaire du bienheureux père Laval.
Le pape François s'est rendu sur la tombe du bienheureux Jacques-Désiré Laval.#IleMaurice pic.twitter.com/sFK3XCDJf7
— Aleteia (@AleteiaFR) September 9, 2019
Puis, il s’est dirigé vers le château de Réduit pour un échange avec le président et avec le Premier ministre. Après ces deux entretiens, le pape a retrouvé les autorités du pays réunis à la résidence présidentielle.
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En ouvrant son discours, le souverain pontife a salué la présence de représentations d’autres confessions et d’autres religions. Le pays, a-t-il considéré, s’est construit par l’arrivée de migrants de différentes origine. Ensemble, ils ont réussi à construire une “fraternité soucieuse du bien commun”. Ainsi, Maurice a “autorité” pour montrer qu’une “paix stable” peux exister dans l’harmonie des “différences”. Un “projet commun” peut donc exister sans marginaliser ni exclure.
Pour une politique économique “axée sur les personnes”
Depuis son indépendance en 1968, la République de Maurice a su bâtir une “tradition démocratique” et ainsi être un “oasis de paix”. Toutefois, a-t-il regretté, la croissance économique actuelle du pays exclut un certain nombre d’habitants, à commencer par les jeunes, déjà au cœur de son homélie du jour. Il a donc invité à une politique économique “axée sur les personnes”, avec une “meilleure” répartition des revenus.
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Le successeur de Pierre a ainsi appelé l’île à ne pas “succomber à la tentation d’un modèle économique idolâtre”, qui préfère “l’avantage immédiat” au détriment des plus pauvres et des générations futures. Un “changement” de mode de vie est selon lui nécessaire, pour que la croissance profite à tous. De plus, a-t-il espéré, cette “conversion” permettra d’éviter les “terribles phénomènes climatiques”.
Extrait de la messe célébrée par le Pape à l'île Maurice. pic.twitter.com/rXHUZABpYH
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Par ces mots critiques, le chef de l’Église catholique faisait notamment allusion à la politique fiscale de cette île inscrite sur la liste grise des ‘paradis fiscaux’ établie par l’Union européenne. Selon le journal français Le Monde, le secteur financier représente ainsi pas moins de 50% du PIB du pays. Selon le quotidien, Maurice “siphonne les rentrées fiscales de l’Afrique”.
Dernier discours du voyage
Par ailleurs, le Premier ministre mauricien a profité de son allocution avant celle du souverain pontife pour s’élever contre le “détachement illicite” de l’archipel des Chagos par la Grande-Bretagne au moment de l’indépendance de Maurice. Ces îles font partie “intégrante” de Maurice, a affirmé l’homme politique en indiquant que son gouvernement allait “faciliter” le “repeuplement” de ces îles.
Après son discours, le dernier de ce 31e déplacement hors d’Italie, le pape François doit bénir quelques arbres à l’extérieur de la résidence, en symbole des 100.000 arbres qui seront plantés à Maurice pour lutter contre la déforestation et en souvenir de cette visite apostolique.