Pendant quelques mètres sur la Via Dolorosa, le Christ et l’humanité ont peiné ensemble, épaule contre épaule, pour le salut de tous. Le douzième chapitre de l’Imitation de Jésus-Christ, « De la sainte voie de la Croix », évoque la connexion intime entre la pénitence et la contemplation de la Croix. Cette voie de la Croix, c’est celle qu’ont empruntée les saints, par amour pour Jésus.« Si quelqu’un veut marcher sur mes pas, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16, 24). Prendre sa croix et suivre Jésus : l’injonction semble dure car l’humanité préfère naturellement les consolations du monde. Mais nous le savons — c’est une leçon des Béatitudes —, les consolations seront au ciel, avec Dieu, en Dieu. Entre le dimanche des Rameaux et le jour de Pâques, nous revivons la Passion du Christ. Lui, le Chemin et la Vérité, l’Amour incarné, a été condamné de façon totalement injuste pour des fautes qu’il n’avait pas commises ; il a été traité comme un dangereux malfrat. Il a souffert jusqu’à la mort avec patience et douceur, malgré le déchaînement de violence qui l’environnait. Il a souffert en raison de nos péchés, les coups qu’Il a reçus sont les péchés des hommes, tous nos péchés. Conscients de nos fautes, rappelons-nous que le Christ est mort pour nous sauver. Demandons la grâce de pleurer nos péchés au pied de sa croix et d’implorer son pardon.
Lire aussi :
“Il faut que notre christianisme soit incandescent !”
Si nous suivons l’exemple de Jésus, si nous acceptons avec patience et courage de souffrir avec Lui, nous ressusciterons avec Lui. Tout comme Simon de Cyrène était à ses côtés pour l’aider à porter sa croix (Lc 23, 26), Jésus se tient toujours à côté de nous pour nous soutenir dans les épreuves. Simon représente toute l’humanité, et pendant quelques mètres sur la Via Dolorosa, le Christ et l’humanité ont peiné ensemble, épaule contre épaule. Aujourd’hui encore, tous les jours de notre vie, et jusqu’à la fin du monde, le Christ est avec nous, épaule contre épaule, pour nous soutenir et nous fortifier. Le Seigneur a besoin de personnes qui souffrent avec lui pour racheter le manque de piété des hommes.
La joie pascale, fruit de la croix
L’acceptation avec patience et humilité des épreuves, et la contemplation de la croix du Christ, reflet de nos propres fautes, sont intimement connectées à la Résurrection et à la gloire du jour de Pâques. Il y a en effet un lien profond entre la Croix et la gloire (Gal 6, 14). Sans la gloire, la Croix est absurde ; sans la Croix, la gloire ne peut pas être. Unique chemin du ciel, où le Christ nous précède pour nous montrer l’exemple, la croix devient ainsi notre espérance et la source de la joie, l’authentique joie chrétienne, la joie de se savoir aimé et racheté. Il faut apprendre à voir la béatitude éternelle au-delà des souffrances de la vie terrestre. C’est ce que font les saints, qui sont toujours joyeux, car déjà fortement unis au Christ dans la croix. La joie est le fruit de la croix.