Chaque année l’Église catholique s’associe à la journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, initiée par le Patriarcat de Constantinople (orthodoxe). Elle a lieu le 1er septembre et ouvrira le mois de la Création voulu par le pape François. L’occasion de (re)découvrir, loin du bruit médiatique, son message décliné dans son encyclique, et de se sanctifier en prenant soin de la Création.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Le changement climatique et, plus globalement, les problématiques environnementales, sont au cœur de l’actualité — et parfois même d’un emballement médiatique. Avec son encyclique Laudato Si’, publiée en 2015, le pape François s’est fait fort de rappeler le rapport du chrétien à la création. Il y donne les clefs d’une réflexion individuelle, car touchant à toutes les dimensions de la vie de la personne, de sa vie spirituelle à ses choix professionnels. On y retrouve donc une très grande profondeur et cette encyclique invite à la prière autant qu’à la réflexion. Mais si le Saint-Père a à cœur, comme nombre de ses prédécesseurs, de faire entendre la voix de L’Église sur des sujets touchant à la vie dans le monde, force est de constater que la cacophonie médiatique sur les questions environnementales peut parfois brouiller son message.
Lire aussi :
Le monde appelé à prier pour la forêt amazonienne en proie aux flammes
Car si la thématique de l’écologie est aussi vieille que la révolution industrielle, la dénonciation de ses effets délétères depuis les années 1970 se fait plus bruyante. Plus angoissée, aussi. Avec la publication du Principe Responsabilité, Hans Jonas a ainsi définit en 1979 ce qu’il appelle l’heuristique de la peur : toujours envisager, dans chaque action entreprise par l’homme (y compris technologique ou productive) les pires conséquences possibles. Une éthique qui présume toujours, dans les actions humaines, que le pire est à venir. Cette « heuristique » se révèle aujourd’hui par la floraison d’ouvrages sur l’« effondrement ». Sauf que cette attitude défensive est contraire à la vie chrétienne proposée par François et avant lui, par Jésus et tous ceux qui l’ont suivi !
Dieu et l’Homme, une nécessaire alliance
En effet, si la situation environnementale ne peut laisser les chrétiens indifférents, ceux-ci sont riches des paroles du Christ et de ses vicaires : « n’ayez pas peur ! ». Le Pape nous rappelle avec lucidité la réalité et les causes de la crise écologique (essor de la technologie, volonté de puissance sur autrui et le monde, gouvernements technocratique, capitalisme financier…), mais son encyclique est avant tout un appel à l’émerveillement, devant la création et devant chaque personne : « Chacun de nous a, en soi, une identité personnelle, capable d’entrer en dialogue avec les autres et avec Dieu lui-même. […] La nouveauté qualitative qui implique le surgissement d’un être personnel dans l’univers matériel suppose une action directe de Dieu ». Chaque personne est irremplaçable, et chacun est invité à redécouvrir ses propres talents, confiant de la contribution qu’ils pourront apporter pour sortir de la crise que traversent nos sociétés.
Lire aussi :
Les dix phrases fortes du pape François sur l’environnement
Mais le Saint-Père nous rappelle aussi que ce déploiement de chaque personne ne peut porter du fruit qu’en tant qu’il s’enracine dans l’Amour de Dieu. Ainsi, il sera nécessairement respectueux de la Création, donnée par Dieu et dont l’Homme fait partie. C’est en ce sens que l’écologie revêt une dimension morale, rappelée avec force par le Patriarche Bartholomé. Le profond amour de la nature, l’écologie radicale de Saint François d’Assise lui venaient donc de sa rencontre personnelle, intime, avec Jésus — elle n’était donc ni craintive, ni légaliste, mais libre et joyeuse. Plus que tout autre cadeau de Dieu, cette rencontre reste le fondement de toute vie chrétienne : « L’Eucharistie unit le ciel et la terre, elle embrasse et pénètre toute la création. Le monde qui est issu des mains de Dieu, retourne à lui dans une joyeuse et pleine adoration ».
Fidèle à lui-même, le Pape François nous invite dans Laudato Si’ non pas à craindre le lendemain, mais à vivre de façon plus libre, plus lucide, plus joyeuse, plus intense… et plus ancrée dans la prière, aussi. Vous pouvez commencer à répondre à son appel en priant tout un mois pour la création !