Au moment de commencer une nouvelle année scolaire, nos enfants ont besoin, plus que jamais, que nous portions sur eux un regard d’Espérance.
La rentrée scolaire représente souvent un cap difficile. Certains enfants aiment retrouver l’école, et avec elle, leur amis et leurs repères familiers. Mais d’autres referment la page des vacances avec beaucoup de nostalgie et appréhendent de passer désormais le plus clair de leur temps en classe. Ceux qui ont déménagé ou changé d’établissement doivent apprivoiser un univers inconnu et se faire de nouveaux amis. Les élèves en difficulté redoutent l’échec, et les fantaisistes ne se plient pas sans mal à la discipline scolaire.
Tous ont besoin de nos encouragements et de notre soutien. À nous de consoler l’un, de secouer l’autre, tout en courant les magasins pour faire le plein de fournitures scolaires et dénicher les chaussures de sports qui vont bien, ou la calculatrice dernier cri demandée par le professeur de maths.
L’école n’est pas le tout de la vie
Et Dieu dans tout ça ? Le mois de septembre est l’une de ces périodes surchargées où le risque est grand de se laisser manger par les tâches matérielles, en repoussant la prière à des jours plus calmes. Pourtant, l’activité que nous déployons pour permettre à nos enfants de prendre un bon départ et leur travail scolaire lui-même n’ont de sens que par rapport à Dieu. Si nous ne prenons pas le temps de nous poser sous son regard, nous ne pourrons pas distinguer l’essentiel de l’accessoire ; nous oublierons que l’école n’est pas le tout de la vie, ni même le plus important.
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La vocation de nos enfants est d’être des saints. Leur bonheur est « le Royaume des cieux et la vie éternelle », dit le Catéchisme de l’Église catholique. Cela passera peut-être par une brillante réussite scolaire et une profession prestigieuse, mais cela peut se traduire aussi par un parcours chaotique, apparemment semé d’échecs.
Le Seigneur ne demandera pas à nos enfants leurs diplômes pour entrer au Ciel : Il leur demandera comment ils ont aimé, dans le concret de leur vie, à l’école et ailleurs. La raison d’être du travail scolaire est de répondre à l’amour de Dieu en donnant le meilleur de soi-même : les autres buts — former son intelligence, acquérir une compétence professionnelle, être capable de gagner sa vie — ne sont que seconds par rapport au Royaume.
Envisager l’avenir de ses enfants selon leur vocation à la sainteté
L’Espérance oriente notre regard vers le Royaume. Elle nous apprend à envisager l’avenir de nos enfants en fonction de leur vocation à la sainteté. Ce point de vue donne du poids à leur travail, tout en le relativisant : la moindre page d’écriture, la plus petite leçon à apprendre, deviennent des occasions de grandir dans l’amour, mais restent de simples moyens.
Quant aux résultats scolaires, ils ne fournissent que des indications partielles, parfois trompeuses : il serait injuste et dangereux de nous appuyer seulement sur les bulletins de notes pour juger de la progression des enfants. S’ils ont besoin que nous nous intéressions à leurs études, ils ont besoin plus encore de sentir que notre attention porte bien au-delà de cette seule perspective.
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L’Espérance nous apprend à regarder nos enfants comme Dieu les voit, et donc à dépasser les apparences. À pressentir, derrière l’allure déconcertante d’un adolescent mal dans sa peau et agressif, l’adulte solide qu’il est appelé à devenir ; à ne pas perdre de vue le baptisé, derrière le jeune qui, apparemment, a tout envoyé promener de la foi de son enfance ; à garder confiance, même devant des chutes qui peuvent être graves.
L’Espérance, en nous faisant prendre appui « non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit », selon les mots du Catéchisme de l’Église catholique, nous donne l’énergie de nous battre aux côtés de nos enfants afin qu’ils puissent trouver leur voie, se construire, surmonter les obstacles, sortir des voies de garage, se relever en cas d’échec.
Comment garder un regard d’Espérance ?
En demeurant dans la louange et l’action de grâce. Prions pour nos enfants, crions pour eux vers le Seigneur. Mais sachons d’abord Le remercier pour toutes les merveilles — petites ou grandes — qu’Il accomplit en eux. Prenons le temps de dire du bien de nos enfants, d’énumérer tout ce qui est bon, de repérer leurs moindres progrès, leurs plus petites victoires. Et ne nous lassons pas d’en rendre grâce.
Plus encore, louons le Seigneur pour ce qu’Il est, pour ce Royaume qu’Il nous promet, pour son amour qui jamais ne nous fait défaut. Plus nous vivrons dans la louange, plus nous grandirons dans l’Espérance.
Christine Ponsard