Après trois semaines d’interruption en raison de risques sanitaires, le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris a repris le lundi 19 août. Un soulagement pour Mgr Chauvet, recteur de la cathédrale, qui confie à Aleteia les grands défis qui vont s’ouvrir dans les prochains mois.C’est dans une capitale encore délaissée par bon nombre de ses habitants toujours en vacances, que le chantier le plus observé au monde a repris ce lundi 19 août. Pour les architectes et les ouvriers, la sauvegarde de Notre-Dame n’attend pas la rentrée de septembre. Fragile, la cathédrale se trouve toujours dans une phase de consolidation et le risque d’effondrement est encore présent.
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Oui, Notre-Dame a bien failli s’effondrer
Durant trois semaines le chantier avait en effet dû être interrompu, sur ordre du préfet d’Île-de-France, en raison de risques sanitaires. L’inspection du travail avait tiré la sonnette d’alarme en déclarant insuffisante la protection des ouvriers face à une éventuelle contamination au plomb. Depuis, une procédure de décontamination plus rigoureuse a été mise en place afin d’assurer la bonne tenue du chantier et la santé des travailleurs. Mgr Chauvet, recteur de Notre-Dame, qui suit quotidiennement et avec une grande attention le chantier de Notre-Dame, témoigne auprès d’Aleteia : “Pour entrer dans la cathédrale, nous devons nous déshabiller, mettre des vêtements jetables, les jeter en sortant, prendre une douche et remettre nos habits de ville. C’est une procédure plus longue mais qui est nécessaire”.
“Cette reprise est un signe d’espérance pour tout le monde”
Rassuré de voir le chantier reprendre, Mgr Chauvet y voit un signe d’espérance : “Cette reprise est un signe d’espérance pour tout le monde, chrétiens ou non. Je suis confiant car les architectes et les compagnons du devoir qui œuvrent sur la cathédrale sont compétents. Ils réalisent un travail merveilleux”. Interrogé sur le calendrier à venir, celui-ci reste prudent : “Notre-Dame est toujours dans une phase de consolidation. Les travaux de restauration ne débuteront pas avant quatre ou cinq mois. Depuis quatre jours, les ouvriers s’attèlent à la partie la plus délicate du chantier, à savoir le démantèlement de l’échafaudage à la croisée du transept. Il faut agir vite car il risque de tomber sur les voûtes qui sont encore en bon état.” Depuis lundi 19 août, un plancher a commencé à être installé sur le toit. “On ne perd pas de temps et c’est très bien”, confie encore avec enthousiasme le recteur.
“Je vois des petits groupes qui chantent des Ave Maria près de la cathédrale, qui prennent quelques minutes pour réaliser un temps de prière.”
Interrogé sur son souhait de voir s’ériger sur le parvis de Notre-Dame un sanctuaire marial éphémère durant toute la durée des travaux, Mgr Chauvet affirme sa détermination : “Ce n’est pas encore fait mais je me bats et j’ose espérer que je vais y arriver. Malheureusement, il faut l’accord de nombreuses personnes. La mairie, la préfecture, le ministère de la Culture, le nouvel établissement public, les bâtiments de France… Il faut donc de la patience et de la détermination.” Si l’idée est, en général, bien acceptée par l’ensemble des acteurs, le recteur souhaite que tous y voient les bienfaits pour Notre-Dame : “Cela permettra aux chrétiens de venir se recueillir auprès de la Vierge mais cela aura aussi des bienfaits pour les visiteurs, les commerçants. Il faut redonner de la vie autour de la cathédrale”.
Désireux d’y installer une copie de la Vierge du pilier, la recteur confie l’affection toute particulière qu’il lui porte : “Elle représente Notre-Dame de Paris. C’est elle qu’on appelle. Je trouve cela beau qu’elle sorte de sa cathédrale pour venir au devant de ses enfants bien-aimés.” Un désir partagé par bon nombres de chrétiens qui continuent, depuis l’incendie, de venir se recueillir autour de la cathédrale. “Les fidèles attendent ce sanctuaire avec impatience. Je vois des petits groupes qui chantent des Ave Maria près de la cathédrale, qui prennent quelques minutes pour réaliser un temps de prière. Peux eux, c’est important de se rapprocher de la Vierge, de lui offrir des fleurs ou de déposer un cierge.”
Quand reverra-t-on le Trésor de Notre-Dame ?
Interrogé sur l’éventualité de voir un jour le Trésor de Notre-Dame à nouveau exposé, le recteur confie que celui-ci se trouve toujours en sécurité dans les réserves du Louvre, là où il a été entreposé à la suite de l’incendie. “Nous espérons toujours qu’il soit exposé durant la durée des travaux mais rien n’est acté pour le moment. Il faut déjà trouver un lieu qui puisse l’accueillir. Pour le moment, rien n’est fait !” Une information confirmée par le régisseur de Notre-Dame, Laurent Prades, qui a confié à Aleteia que cette question était toujours en réflexion.
Pour le personnel de la cathédrale, l’incertitude demeure
À la différence du chantier de Notre-Dame qui vient de reprendre, le sort du personnel de la cathédrale, laïc ou religieux, qui travaille à l’année au bon fonctionnement de la cathédrale, est plus incertain. “Il y a encore du travail à faire”, résume Mgr Chauvet. “Tout le monde n’a pas été redirigé. Concernant les prêtres, la plupart sont professeurs aux Bernardins et continueront leur mission. À partir du 1er septembre, nous irons à Saint-Germain-l’Auxerrois et toute la liturgie de la cathédrale va être transférée là-bas. Messes, vêpres et laudes seront célébrés et Kto reprendra également sa diffusion régulière”, assure-t-il.