La cathédrale Notre-Dame de Reims fut inscrite au patrimoine de l’humanité en 1991, avec le palais du Tau (ancien archevêché) et l’ancienne abbaye Saint-Rémi, car tous ces monuments étaient directement liés à la cérémonie du sacre des rois de France.
Ce critère historique retenu par l’Unesco pour souligner la valeur universelle exceptionnelle de cet ensemble, se doublait, pour la cathédrale, d’une valeur artistique liée à "l'utilisation exceptionnelle des nouvelles techniques architecturales du XIIIe siècle et l'harmonieux mariage de la décoration sculptée avec les éléments architecturaux".
Sacre des rois
Le baptême de Clovis inaugure l’histoire spirituelle de Reims. L’évêque de Reims, saint Rémi, baptise Clovis le jour de Noël, ce qui unit officiellement la royauté franque à la religion chrétienne. Mais saint Rémi ne s’est pas contenté d’un geste sacramentel historique. Il a œuvré avec Clovis à la conversion des Francs, en veillant à ce que le royaume ne retombe pas dans l’arianisme. La cathédrale gothique que nous contemplons aujourd'hui a accueilli 31 sacres notamment le sacre de Charles VII en présence de sainte Jeanne d’Arc en 1429. Elle a servi l’Histoire de la France, en la plongeant à chaque sacre dans les racines de son baptême.
Guerre et paix
La photographie noir et blanc a permis de conserver des images de la cathédrale de Reims au lendemain de la Première Guerre mondiale. La cathédrale fut, en effet, pilonnée par l’artillerie allemande et détruite en grande partie par le bombardement du 19 septembre 1914 qui embrasa la charpente, fit fondre les cloches et le plomb des verrières.
En 1937, la cathédrale martyre, symbole de la foi et de la volonté pacifique de la France, renaissait de ses cendres. La Seconde Guerre mondiale fut moins destructrice pour la cathédrale. La reconstruction de la cathédrale de Reims, dont l’Ange au sourire fut la figure emblématique, créa incontestablement des liens de réconciliation entre les peuples. Le général de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer, tous deux fervents catholiques, y entendirent un Te Deum le 8 juillet 1962.
Le chemin de Jérusalem ?
Le labyrinthe de la cathédrale de Reims a inspiré les graphistes qui ont conçu le logo destiné à signaliser les édifices protégés au titre des Monuments historiques. Ce logo utilisé à partir de 1985, souvent de couleur rouge foncé, figure sur les panneaux de signalisation routière de la France entière.
Le labyrinthe de Reims a disparu, le clergé l’ayant détruit au XVIIIe siècle parce que les enfants jouaient avec pendant les offices ! On connaît le dessin du labyrinthe de Reims grâce à un manuscrit du XVIe siècle. La signification de ce labyrinthe, souvent reproduit au sol dans d’autres cathédrales comme à Amiens, n’a jamais été éclaircie. S’agit-il du chemin de Jérusalem ?