Rouge, rosé, blanc, champagne… À chaque évènement de la vie, le vin, « fruit de la vigne et du travail des hommes », se déguste et se savoure. Alors que la France en est le premier producteur mondial avec près de 50 millions d’hectolitres chaque année, elle le doit en partie à des religieux qui ont su développer et perpétrer ce savoir-faire au fil des siècles. Aleteia en a sélectionné quelques-uns au nom évocateur pour toucher du doigt cet héritage multiséculaire. Découvrez aujourd’hui le Pomerol.Son nom en fera rêver plus d’un : le Petrus est aujourd’hui l’un des vins les plus recherchés. Mais sa célébrité ne doit pas faire oublier la variété et la richesse du vignoble de Pomerol. Fortement marqué par la personnalité du cépage merlot, le vin de pomerol « est souvent complété par les cabernet franc et sauvignon et le malbec », détaille le guide des vins et des vignes de France. Sa robe rubis foncé, profonde, aux reflets violets, possède un bel éclat. « Au nez, le bouquet est complexe, dense, net et très fin, sur des notes primaires de fruits rouges mûrs, à noyau ». Le Pomerol est l’appellation viticole dont les vins sont produits dans le vignoble de Bordeaux, plus précisément dans la région viticole de Libourne, au confluent de la Dordogne. « À la richesse du Bourgogne, Pomerol allie finesse et longueur des Grands Vins de Bordeaux », a-t-on l’habitude de dire.
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Si son rayonnement est aujourd’hui mondial, son origine remonte quant à elle au XIIᵉ siècle. Durant tout le Moyen Âge, le vignoble de Pomerol s’est largement développé grâce aux Commanderies des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dont les chevaliers de Malte sont aujourd’hui les héritiers. « Ces hospices, installés sur les routes du grand pèlerinage du Moyen Âge vers Saint-Jacques-de-Compostelle, recevaient les pèlerins, fort nombreux », détaille le site des vins de pomerol. « L’étude des archives du Moyen âge montre que l’hospice de Pomerol, était réputé pour la chaleur de son accueil, comme pour la qualité et les vertus, tant toniques que thérapeutiques, de son vin ». On peut encore observer à Pomerol de vieilles pierres qui servaient de bornes au domaine de la Commanderie des hospitaliers. La commune de Lalande-de-Pomerol est quant à elle le seul endroit dans tout le libournais où l’église des Hospitaliers est encore debout.
Attesté donc dès le Moyen Âge, le vignoble de Pomerol fait partie des biens qui seront détruits lors de la guerre de Cent Ans. La proximité de la ville de Libourne, qui dispose d’un petit port pour exporter les vins puis par la suite le développement du négoce de Libourne et la construction de la ligne de chemin de fer Libourne-Paris vont favoriser la renaissance du vignoble. Ce dernier sera une nouvelle fois détruit à la fin du XIXᵉ par le phylloxéra avant d’être une nouvelle fois replanté jusqu’à devenir, aujourd’hui, l’un des vignobles les plus réputés au monde.