Certaines rencontres marquent une vie. Mort dans un accident de montagne le 12 février 2019, Benoît Brunel a touché de nombreuses personnes par sa simplicité et son sens du service. Scout dans l’âme, il avait choisi de prendre la loi scoute au pied de la lettre.
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Certaines personnes incarnent l’idéal scout d’une manière toute personnelle. C’est le cas de Benoît Brunel, un jeune de 17 ans mort dans un accident de montagne lors d’une ascension dans le Ventoux, le 12 février dernier. Parti avec un ami, il suivait un chemin de grande randonnée, et c’est en voulant porter secours à son camarade qui avait glissé, qu’il a dérapé et s’est tué. Son geste rappelle la devise des scouts du monde entier : “Toujours prêt”. Benoît était routier et ancien chef d’équipage de l’Espadon (l’équipage étant l’équivalent de la patrouille chez les scouts marins) à la 3e marine de Marseille. En juillet 2018, il avait pris son engagement raider, promettant de servir et sauver son prochain de façon toute particulière. Constantin R., membre de l’équipe Cimes & Raiders chez les Guides et Scouts d’Europe, explique à Aleteia que les jeunes qui prennent ce type d’engagement sont “des pépites”.
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“C’est la jeunesse qui a le feu au cœur”, lance-t-il avec un brin de poésie. En effet, devenir raider permet de “sortir de soi-même” pour se mettre au service des autres avec générosité. Ce sens du service, Benoît l’avait bien compris. “Il faisait des maraudes avec le Secours Catholique, il avait le sens des autres”, avance son père, très ému. “Pour lui, le scoutisme était un moyen pour parler de Jésus, pas un but”, poursuit-il.
“Il avait compris beaucoup de choses”
Amaury Guillem, aujourd’hui rédacteur en chef chez RCF Aix et Marseille, a rencontré l’adolescent alors qu’il s’occupait de l’animation spirituelle du prieuré Saint-Jean-de-Garguier, à Gémenos, à 30 minutes en voiture de Marseille. “C’était un chouette gars qui rayonnait et en même temps, avec lui, c’était tout simple. Il était bien dans ses pompes. On sentait qu’il aimait vraiment rendre service : il ne le faisait pas pour obéir mais cela le rendait super heureux. Et en même temps, il vivait ce qu’il avait à vivre comme adolescent. Ses amis, c’était des jeunes comme on en voit partout. Mais il avait une petite flamme particulière ; il savait où il allait et il avait compris beaucoup de choses”.
François-Xavier Favre, 22 ans, a été le chef de troupe de Benoît durant six mois. Il le décrit comme un garçon à “l’unité de vie vraiment manifeste”. Lors de ses obsèques, il a été frappé de constater que de nombreux camarades de son lycée étaient présents. “Ils ont témoigné de son côté lumineux, d’une joie qui rayonnait sur son visage”, confie-t-il à Aleteia. Il explique que cette troupe marseillaise s’était donné comme mission de proposer à des adolescents des quartiers nord de la ville de vivre le scoutisme. Un projet dans lequel Benoît semblait s’être impliqué avec détermination. “Il avait à cœur de faire grandir les garçons qui lui étaient confiés. Je pense à l’un d’entre eux en particulier, avec lequel il a fait preuve d’une patience d’ange, en vrai grand frère. C’était un très bon marin et il transmettait cette passion-là aussi. Il menait la cadence pour ramer, il était assez édifiant : il avait vraiment un désir de sainteté”.
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Reprenons ces quelques mots que Benoît avait écrits dans une méditation : “En tant que scouts, nous “sommes faits”, c’est notre nature, pour penser aux autres. […] Mais on ne peut pas tous les jours sauver quatre personnes de la noyade et empêcher cinq bombes terroristes d’exploser ! En fait, quand il s’agit de sauver, ce n’est pas seulement le corps, mais aussi l’âme”.