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PMA : l’éviction de la paternité, une tromperie et une injustice

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Rémi Sentis - publié le 25/07/19
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Dans leur présentation du projet de réforme de la loi de bioéthique, le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, et le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sont passées très vite sur le projet de PMA sans père — quatre minutes sur un compte rendu d’une demi-heure — présenté comme une simple « extension des droits ». On trompe les Français en prétendant que cela ne concerne que les femmes dites en souffrance.

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Ce projet d’extension de la PMA n’ayant aucun rapport avec les questions biomédicales, il eut été plus honnête d’établir un projet de loi spécifique, mais le gouvernement n’a pas voulu assumer la continuité évidente entre la loi Taubira et ce texte, sans parler de la vraisemblable dépénalisation à l’avenir la GPA. L’objectif est plutôt de cacher son côté transgressif — avec la double filiation maternelle — ainsi que ses conséquences sur le tissu social tout entier.

Mensonge aux enfants

Comme cela a été dit, cette loi concerne principalement la filiation et constitue un déni de justice, les fonds de l’assurance-maladie étant détournés pour répondre au désir de quelques milliers de femmes dites « en souffrance ». Ce mode de procréation conduira aussi à un discours mensonger délivré aux enfants par leur mère comme l’affirme par exemple le pédopsychiatre Christian Flavigny dans ses interventions.



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Passons rapidement sur la vacuité de l’argument selon lequel cette manipulation pourrait être bénéfique pour la natalité. Ce texte obéit à l’idéologie de l’autonomie absolue des femmes ; on va ériger en modèle l’éviction de la paternité puisque cette éviction est subventionnée par l’État. De ce point de vue, elle entre dans la catégorie des pires lois concernant la filiation : l’enfant est privé délibérément de paternité par la volonté de sa mère — et non par un concours de circonstances.

Le père ou l’État ?

Une famille sans père est certes viable, mais ériger en modèle ce type de famille, c’est indiquer à toute la société qu’il n’est plus nécessaire que des limites soient imposées à l’enfant ; les limites viendront alors de l’extérieur de la famille : de l’État sans doute qui exercera la fonction paternelle — mais avec aveuglement… L’absence de repères liés à la paternité (symbolique ou réelle) conduira en effet l’État à s’immiscer toujours plus dans l’éducation de la même façon qu’il va s’immiscer de façon impudique dans le processus de filiation : un haut Conseil ad hoc va décider du recueil du sperme, de la répartition, des priorités, etc…. L’État devient ainsi juge et partie.

Le bien commun

En se soumettant à l’idéologie de l’autonomie absolue de la femme dans tous les domaines, le gouvernement va susciter d’autres transgressions et d’autres déséquilibres vont apparaître dans la société. Les parlementaires doivent savoir que leur position sur ce projet de loi comptera pour les Français qui, aux prochaines élections, jugeront de la dimension politique de leur décision, au sens le plus noble qui soit : doit-on privilégier la satisfaction du désir de quelques dizaines de milliers d’individus ou l’intérêt supérieur de l’enfant ? C’est du bien commun qu’il s’agit.



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