Dans la seconde moitié des années 1960, au plus fort de la course à l’espace, il était admis que tôt ou tard l’homme marcherait sur la Lune et que l’installation d’une colonie lunaire était tout à fait plausible. On avait même imaginé les plans d’une église sur la Lune.
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L’idée peut sembler, rétrospectivement, originale mais au moment où le monde entier songeait aux voyages dans l’espace et à de futures colonies lunaires, des croyants se sont fait un devoir d’imaginer des sanctuaires sur la Lune. Ainsi, en 1967, aux États-Unis, la revue Liturgical Arts publiait un numéro spécial intitulé Une chapelle sur la Lune : 2000 après J.-C.. Le dossier comprenait entre autres des dessins d’architecture, des essais conceptuels et des réflexions théologiques sur le sujet. La même année, Isaac Asimov avait lui aussi imaginé une chapelle dans son Moon Colony 2000 AD, un projet de colonie lunaire tout droit sorti de son imagination publié dans le New York Times. Même les athées revendiqués pensent à l’Essentiel.
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À la même période, Terence J. Mangan, un prêtre oratorien, avait également eu l’idée de créer une église pour les colons lunaires. Celle-ci, faite d’une structure en béton, était surmontée d’un toit recouvert d’un plastique opaque et soutenu par des câbles légers. Tout en haut, un oculus fournissait une lumière naturelle et permettait l’observation des corps célestes. Cette église avait la caractéristique d’être en sous-sol pour l’essentiel. Une manière de se protéger naturellement grâce à la roche lunaire. La partie émergée de l’église, exposée à l’espace et son apesanteur, bénéficiait de garanties supplémentaires afin de protéger les colons du vide extérieur.
Mangan avait également prévu l’organisation interne de l’église avec de la place pour six oratoriens entièrement dévoués aux habitants de la Lune. La présence de membres du clergé dans une communauté spatiale était considérée comme extrêmement importante par les planificateurs des années 1960. Dans la revue Liturgical Arts, le révérend Clifford Stevens, aumônier de l’armée de l’air américaine, avait d’ailleurs écrit : “Les prêtres se tenaient aux côtés de Christophe Colomb et de Magellan au cours de leurs voyages dans l’inconnu […] L’homme se trouvant au seuil d’une découverte époustouflante, il n’est pas inconcevable que le théologien mette une combinaison spatiale…”.
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Le père Stevens avait également déclaré que la présence d’un prêtre permettait de garder à l’esprit que l’objectif de la colonie était le cheminement spirituel des Hommes et pas seulement une course folle pour la conquête des étoiles. “Quel que soit le succès, le prêtre en fera partie. Il habitera sa chapelle aux abords de l’espace et contribuera à ouvrir les portes à une toute nouvelle dimension de l’existence humaine”, écrivait-il.