La soutane, le col romain et la chemise du prêtre polonais, le bienheureux père Jerzy Popiełuszko qu’il portait le jour de son assassinat, vont être désormais accessibles aux fidèles.
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De nouvelles reliques du prêtre polonais, enlevé et assassiné à l’âge de 37 ans vont bientôt être accessibles aux fidèles. C’est ce qu’a indiqué l’Épiscopat polonais dans un communiqué publié le 11 juillet dernier. Les pièces en question — sa soutane, sa chemise et son col romain — portent encore des traces des événements dramatiques du 19 octobre 1984, jour où des agents des services secrets communistes ont enlevé puis assassiné l’aumônier du syndicat Solidarność. Les tissus en questions portent encore les traces des horreurs qu’il a enduré. Ils sont déchiquetés, tachés et maculés de traces de boue. Ces objets, après le procès condamnant les assassins du prêtre, ont finalement été remis à l’Archidiocèse de Varsovie. Ils se trouvent aujourd’hui au sanctuaire du père Jerzy Popiełuszko, situé dans la paroisse de Saint-Stanislas, à Varsovie.
Les traces du drame
Dans le but de préserver toutes les traces du drame, des travaux de conservation ont été effectués par Joanna Sielska, en coopération avec le musée d’Auschwitz et le musée de l’Insurrection de Varsovie. “Quand j’ai fait des tests sur les tissus, j’ai découvert avec effroi les traces du drame. J’ai réalisé à quel point mon travail cette fois-ci n’avait rien d’habituel. C’était très difficile pour moi”, a indiqué l’experte à Aleteia. Pour le père Marcin Brzezinski, curé de la paroisse Saint-Stanislas, “ces reliques choquent et bouleversent à la fois. Elles doivent rappeler aux générations actuelles la responsabilité des coupables et l’actualité de la lutte du bien contre le mal”, a t-il confié à Aleteia.
Un prêtre engagé
Ordonné prêtre en 1972, l’aumônier du syndicat Solidarność de Lech Walesa a aidé clandestinement de nombreux militants. Après l’instauration de la loi martiale par le général Jaruzelski en décembre 1981, ceux-ci sont poursuivis et persécutés. Vicaire à la paroisse Saint-Stanislas de Varsovie, le jeune prêtre célébrait alors des messes où il n’hésitait pas à marquer une opposition courageuse au pouvoir de l’époque. Celles-ci attiraient alors chaque dimanche des foules de plus en plus nombreuses, rassemblant des fidèles venus des quatre coins du pays.
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Dans ses homélies, il dénonçait ouvertement les persécutions des opposants au régime, la censure et la répression : “La violence n’est pas une preuve de force, mais de faiblesse. Celui qui n’a pas su s’imposer par le cœur ou par l’esprit, cherche à gagner par la violence”, disait-il en pleine loi martiale. Son mot d’ordre : “vaincre le mal par le bien”.
“En réclamant la vérité, nous devons la prêcher nous-mêmes. En réclamant la justice, nous devons être justes avec nos proches. En demandant le courage, nous devons nous-mêmes être courageux chaque jour”. Fiché comme “prêtre extrémiste”, le père Jerzy Popiełuszko a été enlevé au retour d’une visite pastorale et assassiné par un commando spécial des forces de police du régime communiste.