Je garde dans mon cœur un chant assez touchant qui me revient souvent en tête. C’est celui du poète allemand Rainhard May, « Menschenjunges » (petit-bonhomme). Il décrit un père devant le berceau de son nouveau-né. Pendant qu’il regarde son bébé, il s’imagine les mille vies que celui-ci vivra. Avec émotion, il pense aussi à tout ce que son enfant et lui feront ensemble. Cela me fait penser, et j’en suis convaincu, que Dieu a un rêve pour chacun de nous et que Lui aussi regarde le nouveau-né par dessus l’épaule de son père terrestre…
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
À quoi Dieu pensait quand, en 1910, il regardait le berceau de la petite Agnès Gonxha Bojaxhiu ? Dans son cœur, le rêve de sa plénitude existait déjà. Le rêve de la plénitude de celle qui allait être connue plus tard sous le nom de Mère Teresa de Calcutta… Dans la quête du bon partenaire de vie, la majorité des hommes se pose cette question assez classique : « qui est la bonne personne pour moi ? » Ils ont leurs propres critères de sélection, peut-être même une petite check-list à laquelle doit correspondre au plus près le profil recherché. Les sites de rencontre fonctionnent un peu de la même manière me semble-t-il. Ce n’est pas tout à fait mauvais, car il faut quand-même partager des points communs… Pourtant je crois qu’on est un peu mal parti si on démarre une relation amoureuse comme ça.
“Il y a une différence considérable entre « aimer l’autre pour moi » et « aimer l’autre pour l’autre et vouloir qu’il arrive à sa plénitude.”
La bonne question est : « pour qui suis-je la bonne personne ? » Tout d’abord parce que « la bonne personne pour moi » n’existe pas. Cela impliquerait que l’autre est là uniquement pour me combler, tel que je suis… Sans que cela sollicite la conversion de mon cœur, ni de travail sur moi. Tout serait facile. Trop facile ! Ensuite parce qu’« aimer » n’est pas simplement « avoir des grands sentiments » grâce à l’autre. C’est « apprendre à vouloir le bien de l’autre, apprendre à servir, apprendre à se donner, à accueillir. » Il y a une différence considérable entre « aimer l’autre pour moi » et « aimer l’autre pour l’autre et vouloir qu’il arrive à sa plénitude ».
Lire aussi :
Non, l’âme sœur n’existe pas, Dieu merci !
Quel bel idéal à imaginer et même à croire : Dieu a un rêve pour la personne que j’aime, il a un rêve pour mon conjoint. Et le jour du mariage, Il me dit : « Mon ami, je te confie cette jeune femme (ou ce jeune homme). Mais attention : cette personne est à moi et elle est précieuse à mes yeux. J’ai un rêve pour elle, je pense à une plénitude pour elle. Veux-tu m’aider pour que ce rêve se réalise ? Pour qu’elle (lui) arrive à sa propre plénitude et vous, tous les deux, à votre plénitude ? Moi, je serai avec toi, je serai ta force, je te ferai comprendre qui est cette personne pour moi, et je me réjouis de réaliser mon œuvre à travers toi… Et de même : à travers elle, je voudrais aussi compléter mon œuvre en toi. Veux-tu te laisser façonner par moi à travers elle (lui)? En l’acceptant telle qu’elle est, non pas comme tu voudrais qu’elle soit ? ».
“Ce Dieu qui a ouvert la mer rouge devant Moïse, Il va ouvrir “vos mers rouges” devant vous.”
Faisons un petit pas de côté, en revenant un instant à l’Ancien Testament. Si nous voulons comprendre ce que signifie l’engagement de Dieu, regardons l’histoire d’Abraham, l’histoire de Moïse… Ce Dieu qui a ouvert la mer rouge devant Moïse et le peuple d’Israël, ce même Dieu va ouvrir vos « mers rouges » devant vous deux ! N’en doutez pas. Moi-même, j’en ai été souvent témoin pour ne plus en douter du tout ! Qu’est-ce que cela implique ? Rien de moins qu’un nouveau regard…
Changer de regard
À dire vrai, c’est la révolution copernicienne du cœur qui se prépare. Au lieu de voir l’autre comme la source du bonheur, on se met à désirer de tout cœur la plénitude de l’autre, celle à laquelle Dieu rêve. Le pape François le dit remarquablement bien dans Amoris Laetitia : “chacun des conjoints est un instrument de Dieu pour faire grandir l’autre.” Apprendre ainsi à accueillir l’autre pleinement, et à se laisser façonner par sa façon d’être — si différente et unique à la fois — est un vrai changement de regard.
“Demandez-Lui en toute simplicité : “Seigneur, quel est ton rêve sur mon conjoint ?””
S’impose alors une question. Comment connaître ce rêve ? Quel est le regard de Dieu sur votre conjoint ? La réponse est à la fois simple et mystérieuse. Fermez les yeux, ouvrez votre cœur, levez votre regard intérieur, cherchez le regard de Dieu, et demandez-Lui en toute simplicité : « Seigneur, quel est ton rêve sur mon conjoint ? Le sais-tu, mon Dieu… ? Je veux me convertir. Je voudrais savoir comment servir ton plan sur elle/lui, et donc sur notre couple ? Donne-moi la sagesse, car « elle connaît ce qui plaît à tes yeux » (Sa 9, 9) ». J’ose le promettre dans ces lignes : ce même Dieu qui a exaucé cette humble demande de Salomon, il vous écoutera vous aussi.
Lire aussi :
Et si le secret d’un couple était dans la prière pour son conjoint ?
En cherchant alors la réponse à cette question “Pour qui suis-je la bonne personne ?” pourquoi ne pas commencer tout simplement à désirer de tout cœur que l’autre arrive à sa plénitude ? Si vous acceptez de vous laisser façonner et compléter par Dieu à travers l’autre, alors c’est déjà un très bon signe. Commencez à regarder l’autre avec ce regard du père ou de la mère devant le berceau de son petit. Permettez à Dieu de laisser son regard de tendresse passer par vos yeux. Regardez alors votre conjoint, et vous verrez… Dieu va vous faire entrer dans son rêve, et vous deviendrez un héros dans son histoire d’amour avec votre conjoint. Même si vous êtes mariés depuis trente ans ! Si vous êtes prêt pour cette révolution, pour cette conversion du cœur vers le rêve de Dieu et de son Amour, alors une nouvelle vie pour vous et pour votre couple commencera.
Lire aussi :
Deux gestes pour raviver la flamme de votre mariage