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Pourquoi l’abbaye de Fontgombault accueille le faux-médecin Jean-Claude Romand ?

Abbaye de Fontgombault (Indre), où est accueilli Jean-Claude Romand, reconnu coupable, en 1996, du meurtre de sa famille.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 10/07/19
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« Souvenons-nous simplement du regard du Christ sur le bon Larron, sur Marie-Madeleine et sur tant d’autres pécheurs ». Dans un entretien accordé à Famille Chrétienne, dom Jean Pateau, père abbé de Fontgombault, commente sa décision d’accueillir Jean-Claude Romand dans son abbaye.

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« Ma décision comporte donc des risques, certes, mais j’ai une entière confiance qu’elle ne déstabilisera pas notre communauté monastique, puisqu’il s’agit de suivre tout simplement Celui qui est « la Voie, la Vérité et la Vie » même s’il faut aller à contre-courant des pensées actuelles ». Dans un entretien exclusif accordé à Famille Chrétienne, dom Jean Pateau, père abbé de Fontgombault, l’abbaye dans laquelle le faux-médecin Jean-Claude Romand a été accueilli, revient sur sa décision d’accueillir celui qui a commis un quintuple assassinat en 1993.

Ceux qui l’ont accompagné régulièrement durant sa détention ont affirmé que Jean-Claude Romand avait alors vécu une profonde conversion spirituelle. « Il ne me reste que la prière », avait-il confié à Marie-France Payen, visiteuse de prison, qui le rencontrait régulièrement durant son incarcération à Lyon. « Nous parlions beaucoup du Christ. Je lui apportais des livres. Il était particulièrement touché par la figure du frère Éloi Leclerc, moine franciscain, écrivain et homme d’une grande profondeur spirituelle », confiait-elle à Aleteia en avril dernier ». Une soif spirituelle confirmée par Jean Delaunay, ancien chef d’État-major de l’Armée de Terre et membre des Équipes Notre-Dame, également accompagnateur de prisonniers, qui confiait que le détenu priait beaucoup et ne manquait jamais une messe. C’est d’ailleurs ce général, décédé en mai, qui avait sollicité l’abbaye.



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Aux voix qui s’élèvent contre cet accueil, dom Jean Pateau répond ainsi : « Souvenons-nous simplement du regard du Christ sur le bon Larron, sur Marie-Madeleine et sur tant d’autres pécheurs. […] Un mot résume notre démarche si présent dans l’enseignement du pape François : Miséricorde. » Détaillant la manière dont a été reçu cette demande d’accueil ainsi que ce que sera le quotidien de Jean-Claude Romand, le prêtre rappelle que « sans être moine, tout hôte est invité à entrer dans ce mystère d’amour et cette communion fraternelle ».  « Le monastère n’est pas une prison où l’individu, la communauté se refermeraient sur eux-mêmes. C’est un lieu protégé, organisé, où l’humanité, libérée de bien des contraintes, s’ouvre au dialogue avec Dieu dans une vie fraternelle », souligne-t-il. « C’est au contact de ce mystère de fraternité que l’humanité de Jean-Claude Romand pourra poursuivre sa croissance comme nous l’espérons. »


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Pas question pour autant de « passer l’éponge ». « Le passé ne peut ni ne doit être effacé. Il ne peut être que racheté et transfiguré. Le péché revêt un double aspect : il est une révolte contre Dieu, et, en conséquence, un désordre dans la création », indique encore dom Jean Pateau. « Réparer l’irréparable ? À vue humaine, ce n’est pas possible. L’homme pécheur, que nous sommes tous, ne pourra que s’efforcer de répandre un surcroît de bien dans un monde qui en a tant besoin. […] De façon ultime, le mal ne sera transfiguré que par l’offrande de la miséricorde, celle de Dieu qui gratuitement remet ce qui est sans prix, et celle des hommes ».

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