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Patrimoine chrétien et yézidi en Irak : une première pierre symbolique

Consul de France, religieux, architectes, ingénieurs ou encore linguistes sont venus assister à la journée d’études.

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Bérengère Dommaigné - published on 09/07/19
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Plus de 150 personnes ont participé le 29 juin dernier à Erbil (Irak) à une journée d’études organisée par l’association française Mesopotamia. Traduite simultanément en français, en arabe et en kurde, elle a permis aux acteurs de la reconstruction du pays de partager leurs doutes et leurs attentes.“En soignant les monuments et la culture, on soigne les hommes”, voici le leitmotiv de Mesopotamia. Cette association française qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine irakien a organisé fin juin à Erbil une journée qui fera date. En présence du Consul de France, de religieux, d’architectes, d’ingénieurs ou encore de linguistes, plus de 150 personnes sont venues échanger sur le devenir du patrimoine chrétien et yézidi en Irak mais également partager leurs doutes et leurs espoirs. “Avec cette table ronde, nous avons souhaité réfléchir collectivement à ce qui s’est passé pendant la guerre, réfléchir à la construction de l’avenir, et partager avec les irakiens les reconstructions qui ont déjà eu lieu afin de redonner de l’espoir, explique à Aleteia son instigateur, Pascal Maguesyan. C’est une journée historique car c’est la première fois depuis la chute de Daech que sont réunis chrétiens et yézidis afin de proposer une réflexion collective sur le patrimoine” insiste-t-il.



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“Comme un défi à Daech”

“Celui qui n’a pas de patrimoine n’a pas de racine. S’il n’a pas de racine, il devient comme une tige sèche”, a par exemple souligné devant l’assistance le Dr Robin Bet-Shmuel, directeur général de la Culture et des Arts Syriaques à Erbil. Sauf que pour reconstruire, l’unité reste indispensable alors même que le pays reste profondément divisé. Pourtant il y a des notes d’espoir, ce que confie l’ingénieur civil Bashar Jamil Hanna, qui participe à la reconstruction de l’église syriaque-catholique Al-Bichara, à Mossoul : “Malgré la peine et la douleur, nous reconstruisons sur nos chantiers, tous ensemble, chrétiens, musulmans, yézidis, kurdes ; l’amour, la joie et l’espérance. Ce n’est pas du tout facile, mais nous avons choisi nos chemins”.

Une démarche que confirme Mgr Youssif Thomas Mirkis, archevêque chaldéen de Kirkouk, qui déclare prendre en exemple Nelson Mandela et son discours d’amour et non de haine. “On a besoin de ne pas oublier et de ne pas désespérer”. Rester et reconstruire donc, comme un défi et une foi entre les racines et l’avenir, voilà ce qui portent ces hommes. “Après la destruction de nos mausolées par Daech, nous les avons reconstruits dans le respect de nos sources spirituelles originelles. Ces reconstructions sont comme un défi à Daech”, explique quant à lui le journaliste et militant des droits civiques yézidis, Nassr Haji Kheder.



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Une association culturelle et médiatrice

Pendant cette journée inédite, la parole s’est libérée, chez les intervenants comme dans la salle, a constaté Nicolas Lioger, un des administrateurs de Mesopotamia, venu de Lyon pour l’occasion. “La salle a pris la parole, pas forcément pour rebondir sur les propos tenus mais pour partager et témoigner de ses expériences et son vécu pendant la guerre, c’était aussi l’objectif de cette journée”. Dans cette optique, une boîte à idées a été installée pour récolter les projets, les attentes comme les doléances afin de poursuivre la dynamique engagée. “Mésopotamia est une association culturelle et médiatrice qui fera remonter ces informations auprès des institutions concernées civiles et religieuses du pays mais aussi en France et en Europe”. Une journée sans précédent portée par des hommes et des femmes volontaires dans la reconstruction du patrimoine afin de restaurer les lieux et les liens entre les hommes.

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