Malgré une paralysie qui l’empêche de se servir de ses jambes, Marie Japy a décidé de se lancer sur les pas de Saint-Jacques-de-Compostelle à bord d’un handbike. Un sacré défi tant humain que spirituel.
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Avoir “un corps désarticulé”, pour reprendre son expression, ne l’empêche pas d’avoir l’ambition d’aller loin. Marie Japy, 53 ans, est paralysée des jambes depuis un accident survenu il y a plus de vingt ans. Cette sportive dans l’âme, par ailleurs auteur jeunesse, revient aujourd’hui habiter en France après un long séjour au Liban. Elle a décidé de cheminer vers Saint-Jacques-de-Compostelle à la force du poignet (et de la Providence).
Un itinéraire de 1.600 kilomètres sur les pas de l’apôtre qui résonne pour elle comme un moyen d’apprivoiser à nouveau son pays. “Après de nombreuses années d’expatriation, je voulais retrouver mon pays par le cœur en vivant la fraternité”, lance-t-elle. Le 12 juin dernier, elle s’est donc lancée dans l’aventure depuis Grasse à bord d’un handbike. Maya, une amie, faisait la route avec elle et tirait son fauteuil roulant grâce à une tige accrochée à son propre vélo. Maya étant repartie au Liban, Marie fait une pause et doit reprendre sa route depuis Toulouse à la fin du mois de juillet en compagnie d’un autre ami cycliste. Elle témoigne avoir fait l’expérience de la Providence. “Les gens nous ouvrent les portes de leurs maisons et de leurs cœurs”, s’exclame-t-elle avec enthousiasme. “Ce que j’ai adoré en Orient, je le retrouve en Occident !”.
Dieu aime les fous et il profite du maillon faible pour développer toute sa puissance.
“Nous avons rencontré beaucoup de personnes de bonne volonté qui nous aident. Mon pari était de me dire : “Est-ce que Dieu existe encore en France ?””. Et elle semble l’avoir trouvé, elle qui se dit “ébahie” par ce qu’elle découvre. “Tous les jours, il y a des combats”, reconnaît-elle. Elle se remémore les routes de montagne dans le Var avec leurs 900 mètres de dénivelé, les freins de vélo qui ont lâché dans une descente ou encore la difficulté à trouver des lieux adaptés à son handicap.
“On ne sait pas comment on va arriver le soir”, lance-t-elle. “C’est l’esprit du chemin : il n’y a rien d’acquis. Il faut juste y croire et lâcher prise”. Chrétienne, si c’est le défi sportif qui l’attirait initialement dans le chemin, c’est bien sa richesse spirituelle qui l’y garde. “Dieu aime les fous”, note-t-elle non sans humour. “Et il profite du maillon faible pour développer toute sa puissance”.
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