Dans une période où la famille est plutôt malmenée et la venue d’enfants considérée par certains comme une contribution à la pollution, on est heureux de découvrir deux expositions qui leur sont consacrés.
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À la Fondation Custodia de Paris, deux expositions temporaires mettent actuellement en valeur la famille. L’une montre le regard du néerlandais Frans Hals, réputé pour ses portraits sur les familles aisées, et parfois très nombreuses, de son pays au début du XVIIe siècle. Y figurent notamment quatre magistrales toiles dont l’originalité réside dans leur composition très animée. Chaque personnage semble être pris sur le vif. Les enfants rient ou se taquinent, les parents se tiennent par la main ou ont un geste de tendresse pour leur conjoint. Rien de statique donc mais de la vie et de la joie malgré les austères vêtements sombres aux nuances de noirs splendides. Les dentelles blanches des fraises, des cols, des poignets et des bonnets de dames, admirablement peintes dans leurs transparences, égayent les costumes.
L’une de ces peintures monumentales (à l’origine 3, 80 mètres de long) fut coupée en trois parties mais on en ignore la raison. Ici, elles sont à nouveau réunies. Cet immense tableau sur fond paysagé, représentant la famille nombreuse de Gijsbert Claesz van Campen (1585-1645), prospère marchand de draps à Harlem, a été commandé pour célébrer son vingtième anniversaire de mariage avec son épouse Maria Jorisdr (1582-1666). Chaque personnage, comme dans un instantané photographique, pose en souriant et semble heureux. Tout paraît spontané et pourtant quel travail de composition, de subtilités colorées et de lumières ! C’est grâce à la restauration de la partie principale de l’œuvre que fut découvert récemment le lien entre ses trois toiles.
Suit une magnifique sélection d’œuvres de la collection Fritz Lugt, créateur de la Fondation Custodia, sur le thème de l’enfant. Sur un support de bois, une ravissante petite fille, tenant du bras gauche un panier de cerises tandis que sa main droite tend un biscuit à un jeune chien (Portrait de Gietge Martensdochter), est peinte à l’huile avec une dextérité remarquable par un artiste anonyme. Des belles esquisses rapides et expressives de nourrissons endormis, d’enfants ou d’adolescents, sont aussi à découvrir. Deux superbes eaux-fortes de Rembrandt, un jeune garçon de profil au doux visage et à la belle chevelure, et Le Trotteur, où un bambin apprend à marcher derrière deux modèles qui posent dans l’atelier du maître. On peut imaginer la scène comme réelle mais aussi y voir une allégorie de l’apprentissage. Celle-ci témoigne cependant de la fantaisie du peintre qui réalise ce qui lui plaît. Juste à côté, un superbe dessin à la plume montre une mère assise tenant tendrement son enfant dans ses bras. Il est réalisé, comme souvent chez cet artiste, avec une grande économie de moyen. Joueurs, joyeux, sérieux ou graves… les enfants sont notre avenir. Et au XVIe siècle, ils étaient déjà admirés !
Exposition jusqu’au 25 août 2019, Fondation Custodia / Collection Frits Lugt à Paris – Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 12h à 18h.
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