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La mission, un tremplin pour sa carrière ?

MISSION GIRL

Orphelinat Saint Joseph a Penang

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Qui a dit que la mission supposait de tout quitter ? Laissant au placard costards et cravates, des volontaires mettent à profit leurs atouts professionnels pour s’engager comme missionnaires. Transformés humainement, ils reviennent également avec de nouvelles compétences.

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Chaque année, quelques milliers de Français mettent en pause leur vie professionnelle pour partir quelques mois — voire quelques années — en volontariat à l’étranger. Universelle par essence et soucieuse du développement de “tout l’homme et de tous les hommes”, l’Église propose à travers différents organismes d’allier ce temps de volontariat avec la mission chrétienne de témoignage de l’Évangile. Il n’est pas question d’aller “sauver le monde”, mais bien d’aller mettre ses compétences au service d’une communauté dans le besoin en allant vivre au milieu d’elle.


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La Délégation catholique pour la coopération (DCC), organisme officiel d’envoi de l’Église de France, et Fidesco, en lien avec la communauté de l’Emmanuel, figurent en bonne place de ces organismes qui envoient des volontaires-missionnaires dans le monde entier. Éducateur, médecin, ingénieur ou même chargé de plaidoyer : telles sont les exemples de missions proposées par ces organismes. De quoi faire pâlir de jalousie Linkedin ou Viadeo… Que ce soit chez Fidesco ou à la DCC, les deux organismes s’appliquent en effet à faire correspondre les profils des volontaires avec les besoins de leurs partenaires dans le monde.



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Après deux ans en tant qu’attachée de presse, Caroline s’est sentie prête pour le grand départ en volontariat. Si ces deux années en agence de communication lui ont permis d’acquérir un premier bagage professionnel, la soif d’aventure couplée au désir de servir, a soudainement refait surface. Ce sera maintenant ou jamais ! Sa démission posée, elle embarque pour une année de volontariat en Terre Sainte. Là, en bonne professionnelle de la communication, elle s’occupera des médias d’un diocèse.

Contradictions et humilité

“Ce que j’ai aimé avec la DCC, c’est que nous sommes envoyés pour exercer un métier”, souligne ainsi Étienne, parti comme volontaire pendant un an. Pas question toutefois de faire son marché parmi les différents postes ou pays d’envoi. Diplômé de Sciences Po et avec comme seule condition d’être envoyé au Proche-Orient, le jeune homme se voit finalement proposer un poste de professeur de français… au Pérou, dans une petite ville isolée. Proposition qu’il a tout de même acceptée. Partir comme volontaire, explique-t-il, c’est avant tout accepter l’inattendu. Tel un appel, la mission est reçue et non choisie.



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Les volontaires embrassent bien un volontariat et non une simple offre d’emploi ! Parfois déroutés dès le début, ils doivent sur place relever de nombreux défis et se montrer prêts à changer complètement de regard sur leur métier. Infirmière au Cameroun, Claire évoque ces pratiques professionnelles “si différentes” qui l’ont déstabilisée lors de son arrivée dans le pays. Essayant de vivre ces contradictions avec humilité, elle réalise petit à petit qu’elle a beaucoup de choses à apprendre — mais aussi à apporter — sur le plan humain comme sur le plan professionnel. “Partir un an ou deux en mission dans un pays vraiment différent du sien est essentiellement une affaire de changements en tous genres”, estime quant à lui Pierre, gestionnaire de projets à Madagascar. Pour lui, si le volontariat ne change pas la personne, il la façonne.

De nouvelles compétences professionnelles

En plus de l’expérience humaine inimitable, ces missionnaires professionnels reviennent en France avec un bonus non négligeable : de nouvelles compétences. Après un an passé en Amérique latine, l’Espagnol est un jeu d’enfant pour Étienne ! Un atout de taille qui a fait la différence lorsqu’il s’est mis en recherche d’un nouvel emploi. Avec son expérience au Proche-Orient, Caroline peut quant à elle faire valoir ses notions d’arabe auprès de son nouvel employeur. Pour certains volontaires, cette année est parfois un tremplin et engendre une véritable reconversion. Sans parler de ceux pour qui la mission à l’étranger a été un temps de discernement vers une vocation consacrée… Pour véritablement faire de cette expérience un atout dans le monde professionnel, les missionnaires sont cueillis à leur arrivée par leurs organismes. C’est l’objectif du week-end de “retour” de la DCC. Durant deux jours, DRH et recruteurs sont aux petits soins des volontaires en retour de mission pour faciliter leur réintégration professionnelle. Les étoiles dans les yeux, souvent un peu déconnectés des objectifs de performance occidentaux, ils apprennent à valoriser leur expérience et à en saisir la richesse professionnelle. Doucement, leurs récits humanitaires se colorent de quelques statistiques pour mieux s’adapter au monde de l’entreprise. Sans pour autant perdre leur goût d’aventure ! Après un ou deux ans au service des plus pauvres, ils sont prêts à insuffler leur élan missionnaire… en France !

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