Quand on marche dans les montagnes, pourquoi a-t-on l’impression de toucher le Ciel ? Pourquoi un paysage peut nous éblouir parfois jusqu’aux larmes ? Et si la contemplation de la beauté était la source d’une joie spirituelle ? Celle qui permet de mieux percevoir le visage de Dieu.
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La forêt, la mer, les collines d’une campagne ou les dunes du désert peuvent bouleverser, émouvoir et émerveiller. Saint Bernanrd écrivait “Tu trouveras dans les forêts plus que dans les livres. Les arbres et les rochers t’enseigneront les choses qu’aucun maître ne te dira”. Cette émotion provoquée par une expérience esthétique, peut nous conduire dans un “sans limite” et un “infini” qui est en nous. Qu’il s’agisse de la beauté de la mer, de la voûte des étoiles un soir d’été, du sommet des montagnes ou de l’immensité d’une forêt… Elle nous inspire et nous appelle.
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Elle nous amène à nous élever tout en nous permettant d’aller au plus profond de nous-même, comme le décrit Jean-Claude Lavigne, dominicain, dans son nouvel ouvrage, un guide pratique de spiritualité Le moment contemplatif. Pour lui, il existe des “expériences intérieures fortes qui nous éblouissent car elles permettent de toucher la beauté. Même si cette rencontre avec la beauté n’est pas en soi mystique et qu’elle peut être vécue en dehors de la foi en Dieu, elle peut nous offrir une première approche de la vie spirituelle. Comme souligne Jean-Claude Lavigne, elle nous suggère une dimension qui va au-delà de la réalité matérielle”. Les frissons qui nous traversent en ces moments intenses, les émotions qui nous portent parfois aux larmes, ce sont des signes que tout, dans notre humanité, n’est pas réductible à ce que nous appelons “le réel”.
La beauté sauvera le monde
La profonde expérience du beau nous emporte vers la beauté du Créateur. Pour Hans Urs Von Balthasar, grand théologien du XXe siècle, l’une des manières d’appréhender l’amour infini de Dieu pour les hommes se fait dans l’expérience de la beauté et de l’éblouissement devant ce miracle qui engendre un véritable émerveillement. C’est ce pont entre la beauté, la bonté et la vérité qui nous fait découvrir le visage de Dieu. Pour lui, la beauté nous approche de Celui qui est à l’origine du beau. Elle nous oriente vers Lui.
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Fiodor DostoÏevski, l’un des plus grands écrivains russes, l’esquisse à merveille dans une célèbre formule prononcée par le Prince Mychkine, le personnage central de L’Idiot : « La beauté sauvera le monde. ». C’est évident, il ne s’agit pas de n’importe quelle beauté : c’est celle du Christ à laquelle pense Dostoïevski. « En éliminant le Christ, vous éliminez de l’humanité l’idéal de la beauté et du bien, vous le rendez inaccessible. Car le Christ est venu exactement pour cela : pour que l’humanité sache et reconnaisse qu’un esprit humain véritable peut apparaître dans cet éclat céleste, en fait, et dans sa chair, pas seulement en rêve ou dans l’idéal — que c’est naturel et possible. », poursuit l’écrivain sa réflexion méditative dans Les Frères Karamazov.
La beauté, le profile de l’Amour
Regarder la beauté du monde est une manière d’atteindre le moment contemplatif. Ceux qui sont les heureux bénéficiaires de ce cadeau de Dieu peuvent alors plonger dans l’émerveillement. La beauté tourne notre cœur vers Dieu. Elle nous laisse ainsi apercevoir Son visage. Enfin, elle suscite en nous une telle joie qui nous pousse parfois à chanter ou à danser ! C’est de cette joie profonde que les mystiques parlent. De l’expérience de la découverte de la Présence de Dieu. Celle qui donne goût à la vie. Celle qui illumine le quotidien, tellement essentielle pour entrer en vie spirituelle.
“Le moment contemplatif” de Jean-Claude Lavigne, Cerf, mai 2019, 19 euros.
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