Alors que des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Hong Kong contre un projet de loi autorisant notamment les extraditions vers la Chine, les Églises apparaissent comme des soutiens cruciaux du mouvement. « À Hong Kong les responsables religieux connaissent la situation de surveillance et de persécution des communautés religieuses en Chine occidentale », explique à Aleteia l’historien Yves Chiron. « Ils sont attachés à cette liberté ».
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« Arrêtez les matraques, sinon on chante Alleluia au Seigneur ». Voilà l’un des slogans que l’on pouvait lire sur la pancarte d’un manifestant à Hong Kong il y a quelques jours. Étonnant ? Pas vraiment : l’Église catholique de Hong Kong est l’un des soutiens de ces rassemblements qui ont rassemblé depuis le début du mois de juin plusieurs millions de personnes afin de dénoncer un projet de loi qui permettrait d’extrader vers la Chine les résidents criminels. Plus largement, la population craint pour ses libertés fondamentales et les nombreux dissidents chinois qui ont trouvé refuge sur l’île.
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« L’Église catholique fait partie des voix qui portent dans cette mobilisation », confie à Aleteia Yves Chiron, historien et auteur de La longue marche des catholiques de Chine. « Mais c’est aussi le cas des églises protestantes et des religions plus traditionnelles. Tous les responsables religieux connaissent la situation de surveillance et de persécution des communautés religieuses en Chine occidentale et ils sont très attachés à cette liberté à Hong Kong ». « Il faut bien comprendre que ce qui est en jeu ici c’est le principe du “un pays, deux systèmes”. Les Églises comme les Hongkongais veulent défendre la liberté et la démocratie, ils manifestent afin de préserver leur système ». Certains voient dans ce projet de loi une volonté du gouvernement chinois de museler un peu plus l’Église clandestine chinoise. « Pour l’Église catholique hongkongaise il s’agit d’abord de défendre la liberté et sa liberté à Hong Kong », indique encore Yves Chiron.
Pour mémoire, la Grande-Bretagne a rétrocédé l’île de Hong Kong à la Chine en 1997, s’assurant de son statut à part avec le respect de son autonomie et de ses libertés fondamentales. Les Chinois se sont engagés à respecter le devenu célèbre « un pays deux systèmes ». Mais depuis quelques années la Chine tente de reprendre la main. « On peut citer le fameux mouvement des parapluies en 2014, conséquence d’une volonté du gouvernement chinois de limiter le suffrage universel ».
Un projet de loi suspendu mais pas abandonné
Si le gouvernement a finalement récemment annoncé que le projet de loi d’extradition était suspendu, Yves Chiron précise néanmoins qu’« il n’a pas été abandonné ». « Le diocèse de Hong Kong demande son retrait ainsi que l’ouverture d’une enquête concernant les violences perpétrées lors de la manifestation du 12 juin », détaille l’historien. Des manifestations qui devraient donc continuer dans les semaines qui viennent.